Sans Soleil est typiquement le genre de documentaire dont j'ai du mal à en saisir exactement le propos, présentant une vision trop abstraite de son sujet. Certains y voient une approche de l'image et du temps proche de ce que faisait Deleuze. Pas de chance, je n'ai absolument rien lu du bonhomme.
C'est un documentaire qui s'attèle à présenter trois pays, le Japon, la Guinée-Bissau et l'Islande. Marker évoque son sujet à travers les lettres d'un cameraman lues par une narratrice. Celui-ci avait été profondément marqué par ces trois pays.
Je dois avouer que j'en ai été déçu, j'ai trouvé le sujet traité de manière plutôt maladroite. En effet, je comprends bien la volonté de Marker de vouloir marquer les images dans le temps, les faire arrêter. Comme il s'attèle à présenter des moments fugaces ou des instants de la vie, allant du banal à l'extraordinaire, de la vie à la mort. Sans soleil est de ce type de documentaire qui tient à montrer la vie.
Il le fait de manière beaucoup plus abstraite que Reggio par exemple ou en s'attachant à présenter les choses à travers deux ou trois pays là où Reggio voyageait partout dans le monde.
De ces images, on retient évidemment le choc des cultures et ces instants qui marquent : la girafe abattue par un chasseur, ces danses japonaises en pleine rue, etc.
Je pense aussi que Marker propose un questionnement sur l'image et c'est peut-être sur ce point qu'il se révèle à mes yeux maladroit.
Mais la manière qu'il a d'aborder les choses n'est pas non plus pour me plaire vraiment, approche trop parlée et trop abstraite des choses, la femme raconte des trucs dont il m'est impossible à mettre en lien avec l'image par moment. Très clairement le genre de documentaires qui me donnent l'impression de vouloir paraitre plus intelligent qu'ils ne le sont.
Mais attention, n'allez pas croire à travers les points faibles que je me suis ennuyé ou que je n'ai pas aimé. Une meilleure approche aurait été simplement meilleure à mon sens pour pouvoir me toucher davantage.