Alain Chabat, cet artiste, ce joyeux énergumène enfantin, acteur et réalisateur qui vit par l'humour, et la tendresse il ne faut pas l'oublier, il y en a toujours dans ses films.


Connu depuis la Nuls des temps, cela faisait pourtant deux ans qu'il s'était échappé des écrans, le temps de faire pousser sa crinière poivre et sel. Pour quelle raison ? Lors de la première photo diffusée où on le voyait avec les cheveux plus long qu'à son habitude, ça m'avais clairement interpellé, puis vint un jour où je découvre une très courte vidéo promo où il est de dos en train de parler à des lutins, sur le coup je trouve ça cool mais je ne comprends pas de suite qu'il s'agira de SON prochain film, jusqu'au moment où je l'ai compris...
Inutile de dire bien que je vais le faire, que ce curieux projet allait directement se glisser dans la hotte de mes plus grosses attentes. Chabat, ce fanfaron délirant que nous n'avions pas vu depuis Réalité, chef d'œuvre du génie Dupieux où il était complètement perdu dans un trip cauchemardesque. Bon je mens un peu sur son retour, on l'a partiellement vu dans le récent Valérian et la Cité des Mille Planètes.


Il fallait bien imaginer qu'avec un sujet comme Noël, sujet si familial, Santa & Cie ne pouvait pas résonner comiquement comme Astérix & Obélix : Mission Cléopâtre ou encore Sur la piste du Marsupilami. L'humour de Chabat étant très bande dessinée, très gamin certes mais souvent débile, au point d'en être gras, il fallait qu'il limite ce côté-là pour les enfants. Il trouve ainsi un compromis, celui de faire rire les différentes générations, et il y arrive joyeusement, bien qu'il ne s'agisse pas de son film le plus écroulant humoristiquement. Si je reprends comme exemple les deux cités plus haut, qui sont à mon gout des perles comiques, il y'a quand même une différence.


C'est un vrai beau cadeau de Noël 2017 que nous offre ce cher Alain, cadeau qu'il a imaginé pour la première fois le 25 Décembre 2015, ça ne s'invente pas, tout comme cette histoire vraie qu'il nous apporte ici, celle du Père Noël devant trouver sur terre quelques jours avant le 25, de la vitamine C pour sauver ses 92 000 lutins.
Histoire décalée qui permet à Chabat de livrer un contraste entre le père Noël publicitaire de Coca Cola avec celui d'origine vêtu de vert. Ou encore de la société, de l'argent, et j'en passe. Tout cela en s'amusant le plus franchement possible, et c'est un régal quand il s'y met à cœur joie, certaines scènes ou répliques font plus que mouche (qui pète). Tout comme les clins d’œils récurrent dans le cinéma d'Alain, allant de La Cité de la Peur, à son Astérix et Cléopâtre, en passant par Star Wars forcément, ce n'est pas une première pour lui. Il faut bien ouvrir l’œil et les oreilles aussi car je suis sûr d'en avoir louper d'autres. D'ailleurs il y a une scène post-générique également.


Chabat ne s'offre pas le casting le plus dingue de sa carrière, il reste sobre et préfère se pencher sur quelques personnages bien écrits, comme celui même de son barbu en vert, épique, sa tête et ses mimiques sont top. Golshifteh Farahani et l'excellent Pio Marmaï que je suis content de découvrir en comédie forment un très beau couple, quand les gamins qui interprètes leur enfants sont étonnants. Audrey Tautou, j'ai de plus en plus de mal à m'y faire quand elle joue un rôle un peu bourru, je trouve qu'elle en fait malheureusement trop, le duo du Palmashow que j'adore, Marsais, Ludig, lui, est génial. Bruno Sanches est délirant en lutin quand la propre fille de Chabat, Louise, s'occupe d'incarner les lutines.
Il en va de plusieurs caméos tout de même, tel un Jean Pierre Bacri, que j'ai été surpris et tellement content de voir ici tant j'aime ce mec, et qu'il forme un duo magique avec Alain. Patrick Timsit évidement, Kyan Khojandi, ou encore le fada de Thomas VDB.


En bref, voici une belle comédie familiale, pleine de tendresse et de vannes, à la réalisation soignée, aux effets spéciaux fabuleux, tous réalisés par des studios français. Vraiment un bon moment de passé en compagnie d'acteurs qui s'amusent et livrent un joyeux conte revisité à la sauce du célèbre Nuls.

MC™

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