Santa & Cie, à vrai dire, ne faisait pas du tout partie de mes plans cinéma de cette fin d'année.


Parce que Alain Chabat et moi, cela n'a jamais été le grand amour. En tant qu'acteur ou même réalisateur. Pas que je le déteste, non. Loin de là, même. Mais beaucoup des projets auxquels il s'est attaché ne me bottaient tout simplement pas. Et son Santa s'inscrivait dans ce sentiment.


Oh, je te vois venir, toi qui me lis. J'entends déjà que le masqué, c'est un sacré pisse-froid pour ne pas apprécier ce mec et son aura Nuls.


Je le reconnaitrai donc sans mal, oui. Même si j'avais été emballé par le Prête-Moi ta Main d'Eric Lartigau, ou encore apprécié la prestation lunaire du bonhomme dans La Science des Rêves. Mais ça remonte déjà à loin, tout ça.


Santa & Cie, j'y suis donc allé pour faire plaisir. Parce que sinon, cela aurait été un week end triste sans cinéma, ce qui est suffisamment rare pour être signalé chez moi. Et puis, mon prescripteur avait l'air tellement emballé que je me suis dit, peut être, que je serais passé à côté de quelque chose si je n'y étais pas allé.


A la sortie de la salle, je me suis surpris à avoir aimé et à me dire que le film le méritait bien, son sept sur le site. Car, hormis une escapade russe qui m'est apparue assez hors sujet, force est de constater que Santa & Cie est un divertissement de bonne facture en forme de fable très agréable à suivre qui ne peut qu'être appréciée, tant elle manifeste un certain coeur, loin de l'entreprise je m'en foutiste et cynique que j'attendais inconsciemment.


C'est dès les premières minutes que le charme agit déjà, dans la retraite de Santa et sa fabrique de jouets, superbe décor dans lequel la caméra d'Alain déambule dans une jolie et inspirée imagerie un brin poétique, où les lutins ne seront pas sans rappeler les Oompas Loompas de Charlie et la Chocolaterie.


Et tandis que le (pas si gros) barbu arrive sur terre, tout de vert vêtu, Chabat s'empare de son sujet de manière extrêmement ludique, aux antipodes des niaiseries américaines sucrées à l'excès dont la période des fêtes commande de nous inonder. Car c'est tout d'abord dans son art de dessiner le décalage que Santa & Cie s'anime et vit. De manière évidente, Santa est étranger à notre monde dont il ne comprend aucun des rouages, occasion de scènes des plus drôlatiques comme de glisser une vision quelque peu ironique du quotidien, assez légère et diffuse, sans alourdir le message outre mesure.


Mais Alain en profite aussi pour "malmener" quelque peu son personnage principal. Gentiment, tendrement, en le dépeignant comme égoïste, sans gêne, un peu lourd et surtout, ne connaissant des enfants que ce qu'il en voit lors de la nuit qui lui est consacré. Ces passages sont assez savoureux et manifestent l'esprit coquin du réalisateur toujours en alerte. Celui-ci saupoudre son show alerte de l'humour auquel celui-ci nous a habitué, qui passe comme une lettre au Père Noël à la poste dans ce sujet qui lui va comme un gant et duquel il s'empare de manière gourmande.


Saupoudré d'effets spéciaux pas du tout envahissants pour animer son traîneau et son repaire, la magie de Santa & Cie et des chabat dabadas du metteur en scène fonctionnent d'un bout à l'autre de l'heure et demi du spectacle orchestré par Alain. Classique, solide et de très bonne tenue.


De quoi réconcilier le masqué avec un bonhomme qu'il n'attendait jamais à pareille(s) fête(s) qui sont loin de sentir le sapin, pour le coup.


Behind_Hotte d'or_the_Mask.

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