Santiago 73 marque une nouvelle plongée de Pablo Larraín dans l’Histoire chilienne, mais cette fois, il se penche sur les jours sombres qui précèdent le coup d’État militaire de 1973. Avec une sobriété élégante, le film délaisse les figures politiques pour se concentrer sur des anonymes, témoins silencieux d’un monde sur le point de basculer.
Ici, le quotidien devient une tension permanente, où le banal – un repas, un trajet, une manifestation – annonce la tragédie. Larraín capture cette atmosphère oppressante avec un sens du détail qui touche à l’intime.
À travers ses personnages, Larrain montre les failles des divisions idéologiques, et la distance entre les élites politiques et le peuple. Larrain évite la glorification et adopte une perspective critique sur les deux camps, rendant le film plus réaliste et poignant.
Pourtant, derrière la beauté formelle, le film peine à se renouveler. Les motifs se répètent, les tensions s’étirent, et le récit tourne parfois à vide. Si la désillusion politique et les idéaux brisés sont traités avec nuance, ils finissent par étouffer sous un symbolisme un peu trop appuyé.
Avec Santiago 73, Pablo Larrafn continue d'explorer I'Histoire chilienne avec son style caractéristique, mêlant subtilité esthétique et gravité thématique. Larrain, connu pour sa capacité à humaniser I'Histoire, évite les récits grandiloquents ou didactiques, pour se centre sur l'intime.