Santosh par Matthieu_ln

Première critique que j'écris sur ce site et que j'écris même en général, vos retours seront appréciés.

Avant d’être un film policier, Santosh est une critique des traditions et de la politique indienne. On y suit Santosh, une jeune femme dont le mari, policier a été tué lors de manifestation. Selon la loi indienne, elle a le droit de reprendre le travail de son mari ce qui lui permet de reprendre les avantages auquel il avait droit et ne pas se retrouver sans logement ou dans l’obligation de retourner vivre chez ses parents. Par son regard naïf (au sens de « sans expérience ») on découvre les problématiques internes qui secouent le monde de la police et qui semble se propager à l’ensemble de la société. Elle ne dit rien sur les actes qu’elle découvre : corruption, humiliation etc… qui provoquent chez elle un dilemme moral. Elle peut dénoncer ce qu’elle voit et perdre tout ce qui lui reste ou se taire et essayer de faire changer les choses à son échelle.

L’absence de musique extra-diégétique et la longueur des plans aident à rentrer dans la scène ce qui m’a fait partager les sentiments du personnage : malaise, dégout et sentiment de révolte tour à tour. Je n’ai pas eu l’impression de regarder le film mais d’être avec elle et d’observer au dessus de son épaule.

La construction du film aide à passer par les différents état émotionnels. En combinant tensions et relâchements, le réalisateur nous tient en haleine pendant l’entièreté de la durée du film. Aucune scène ne semble de trop ou trop étirée, chaque moment à son importance.

Je regrette mais comprend que la traduction emploie les termes endogènes pour les noms des castes. On comprend à peu près mais si je l’avais su avant, j’aurais regardé exactement en quoi elles consistent exactement.

Pour faire une synthèse, je dirais que le film touche atteint son objectif. On ressort chamboulé et plein de questionnements moraux. Qu’aurais-je fait ? Dénoncer au risque de tout perdre ou garder mes révoltes pour moi et essayer de changer les choses à mon échelle ?