Célèbre mot de la tragédienne après son amputation, qui ne figure pas dans ce film mais qui l'illustre bien tant il est bancal.
D'héroïne moderne en deux actes (son gala et son amputation), le film fait émerger un who's who 1899 de petites saynètes juxtaposées avec tantôt Zola, tantôt Freud ou Rostand.
Film sans ambition, film médiocre même qui distille l'image d'une arriviste toxique et essentiellement plus insolente que juste et dont les causes politiques sont au proche de la caricature ("c'est pas bien d'être antisémite !"). Ses troubles psychiques enfin, avérés, sont rendus incompréhensibles, car la bipolarité public/privé, loin d'être lisible est distillée dans d’innombrables péripéties de salon et de dialogues au bord du mélo ("je t'aime, moi aussi je t'aime, ok."). La seule fois où l'on verra un peu son travail, pour le célèbre Lorenzaccio de Musset qui en fit une star, on n'y voit qu'une personnalité incompréhensible. Sans rythme, il utilisera le vieux tour du flashback. Sans photo, il misera tout sur des costumes et des décors, certes beaux mais rendus inopérants, façon reconstitution historique. Sans direction d'acteurs, il cherchera une réponse dans son casting. Et quel casting... Sandrine Kiberlain et la bande de la Comédie-Française tournent en rond. Si les dialogues sont souvent risibles (le duo Kiberlain-Laffite est confondant), ce qui ressemble à un pari de sortir du monstre sacré par la banalité retentira bien trop fort dans les dernières minutes et vous fera dire... il n'y avait pas autre chose ?