Le succès du chef d'oeuvre Rosemary's Baby en 1968 est à l'origine d'une mode liée aux films sur le satanisme et la sorcellerie. Satan mon amour (1971) s'inspire de l'oeuvre de Polanski mais ne tient pas la comparaison pour plusieurs raisons; tout d'abord, le scénario est parfois maladroit, ce qui rend l'histoire irréaliste (par exemple, le personnage interprété par Jacqueline Bisset fait le deuil de son enfant en une seule scène d'une minute pour retrouver assez vite le sourire). Le scénario prend le parti de nous montrer les faits et gestes des satanistes et de ce fait, déconnecte tout suspense. Les méthodes des satanistes sont assez originales, ils effectuent des transferts d'âmes à l'intérieur d'autres corps, ce qui donne droit à des situations inédites et amusantes. Malgré les têtes d'affiche (Curd Jurgens et Jacqueline Bisset), on n'est jamais vraiment emballé par cette histoire qui s'apparente plus à un bon téléfilm. Les effets de mise en scène s'inspirent parfois des réalisations de Roger Corman (lors des scènes de rêve) mais on pense aussi à Mario Bava lorsque des filtres de couleur viennent éclairer quelques scènes étranges. Le film se laisse regarder mais on n'en conserve pas un souvenir impérissable.