Dans un univers apocalyptique.
Des âmes en peine fantômatiques.
Des paysages dévastés.
Des sols boueux labourrés
Par la pluie battante incessante,
Surplombés par des cieux ténébreux.
Des plaines sordides aux bétails crasseux
Sont balayées par le doux vent sifflant.
Une oeuvre à l'ambition démesurée
Auquelle on ne peut rien reprocher.
Dans la Hongrie rurale,
Un kolkhose morose où
Des paysans s'opposent.
En proie à la cruauté, perdu
Dans les tréfonds du pêché.
Violences et manigances.
Des complots s'organisent.
De cette morne réalité,
On ne distingue
Aucun horizon.
Aucune perspective.
Aucune échappatoire.
Il ne subsiste que sobrement
La misère omniprésente.
L'errance du désespoir.
L'effondrement d'un monde.
Le déclin d'une idéologie.
Celle de l'utopie marxiste.
Les rêves aveugles laissent
place au cauchemar du chaos.
L'espoir inconsidéré s'envole
dans la fatalité de la réalité.
On se laisse facilement berçé au rythme lancinant et captivant d'une chorégraphie envoutante imaginée par le plus subtil des Diables : l'Homme, prisonnier de la spirale infernale du Tango de Satan.
Une épopée monumentale de plus de 7 heures qui ne nous laisse aucun répit. On s'abandonne dans de longs plans-séquences d'une beauté sans égale. Cette lenteur contemplative nous transcende à chaque instant. Un poème sombre, absurde et mystérieux.
Déroutant.
Déprimant.
Ahurissant.
Éblouissant.
Étourdissant.
C'est le Tango de Satan.
Un condensé de tout ce que le cinéma peut donner, apporter et offrir de meilleur à son spectacteur.