Ça faisait partie de mes objectifs déclarés de l'année de voir ce fameux film et sans ça j'aurais clairement eu la flemme tant ça m'inspirait rien à la base. Vu que j'ai eu beaucoup le temps de réfléchir pendant le visionnage (même si finalement pas tant, j'y reviendrai), je vais dérouler un peu les réflexions/sensations que j'ai eu pendant le film (paske ya clairement trop de chose que je me souvienne de tout).


Bon déjà je m'attendais à beaucoup plus de "mystique" que ça vu le synopsis. A mon sens yen à un peu (la scène du brouillard me fait penser à nostalghia) mais c'est que satan au sens biblique ne soit en fait pas dans le film qui le rend terrifiant.


Parce que oui, on part d'une situation qui est bien bien naze, ça complote pour se barrer de la ferme sans voir toutes les tromperies et la mesquinerie des autres, les personnages sont tous misérables mais ça c'est assez évident.

Je me suis assez peu ennuyé globalement (la première du docteur si par contre) mais c'est surtout la partie après la première entracte que je trouve géniale : Les retours en arrière et la durée commencent à être pensant, ya la scène du chat (je vois des gens être choqués, je pense que c'est juste des fans d'animaux un peu débiles, comment cette scène peut plus les choquer que la troisième partie sérieusement ? Peut-être c'est la souffrance supposée du chat pour tourner la scène mais y avait utilisation de somnifère, y avait un véto) et on voit deux portes de sortie :

- La mort : la petite fille qui, ne trouvant de secours nulle part, redevient un peu lucide et se suicide avec le cadavre de son chat dans ce qui est peut-être la scène la plus belle du film, ya rien à dire, sa vie c'est juste tellement de la merde, même son frère et sa mère la trahissent, et puis ce plan sur elle qui marche... c'est vraiment le désespoir le plus frontal.

- Et puis il y a tous les gens torchés qui dansent pendant que la fille que l'on sait morte dans le futur les regarde (un peu dommage de la remontrer d'ailleurs, c'était tellement puissant de la savoir là, en dehors du monde, au bord du suicide). C'est tellement long que j'ai finis par y croire aussi à cette allégresse, la musique est sympa, c'est gai etc Pourtant même là ya rien qui va, smidt trompe encore son mari dans une scène de tango de fou où le tango disparait derrière le malade qui boucle sur irimias, ya toute l'attente de ce fameux Irimias que l'on sait être un type louche (il dégage vraiment un truc pas net), le musicien qui se sert dans les verres... C'est une sorte de joie empêchée, déjà par le contexte et par la suite des événement qu'on anticipe, la misérabilité des personnages. Et ya ce truc sur les araignées que j'ai trop compris, ils tombent dans le piège alors qu'irimias n'est pas encore là ? Je suppose que c'est une sortde d'ambiguité sur la nature d'irimias mais passons pour le moment.


A ce moment là je comprends pas encore tout, pour moi irimias voulait revenir seul mais le commissaire l'en empêche avec sa "mission". Je pensais ça à cause de la discussion avec le mec qui menti sur leur mort, sa "promesse" et donc je pensais qu'il jouait double mais visiblement c'est pas ça (pas compris la scène du bar sur les dynamites du coup). Donc je vois irimias comme une sorte de mastermind qui va faire des dingueries et entuber tout le monde, une sorte d'être "supérieur" aux débiles de la campagne et de l'armée (j'avais pas du tout pensé au délire des fermes données sur l'urss).


Et donc quand commence la troisième partie, je suis un peu déçu, que tout le monde accepte de donner son argent comme ça, ça me semble juste impossible, on peut pas dire que les gens aient une grande moralité de ce qu'on a vu donc qu'est ce qu'il en ont à foutre que la petite soit morte ? Puis c'est quand même un énorme coup de bol que ça arrive juste quand il arrive. J'avais pas compris non plus qu'irimias les dégageait de la ferme implicitement (pourquoi le barman reste ??) mais ça je crois que c'est juste moi.

(Digression sur la fille : je pense pas que c'était voulu, mais j'ai bien aimé les rapports de culpabilité, irimias vanne la mère qui s'est levée trop tard, dit que tout le monde est coupable alors que c'est lui qui indirectement créé la réunion au bar qui conduit à la mort de la fille, il devrait donc faire perdre une partie de la culpabilité des habitants, il sert de catalyseur des pulsions en quelque sorte. Mais au final, ça a surement profité à la fille, qui aurait surement fini par rejoindre les putes du grenier si elle était resté en vie. Ya un flou moral exploité par irimias)


Donc à ce moment là je comprends globalement rien à l'histoire. J'ai compris après coup que c'est probablement pour sortir du régime oppressif de la prison qu'irimias accepte de faire retourner les gueux à la ville, à la "vraie vie", en cela il est pas du tout une figure mystique mais juste un pauvre type lui aussi, plein de hargne (les textes qu'il envoie sur les habitants sont trop méchants pour avoir été écrit par un type sain d'esprit), il est lui-même exploité par le système finalement. Je finis de me laisser emporter dans le film sensoriellement (et j'aime) jusqu'à la fin.


Et la fin me pose problème. Déjà j'aime pas le docteur, jsp il m'ennuie, je m'en fous vraiment de lui, il est juste tout seul. Ce qui m'agace c'est cette manière de finir sur un truc bien cryptique histoire de rajouter une couche de mystère (la cloche et répéter le début du film mais sans voix off) alors que ça n'a aucun intérêt. La sous-partie s'appelle "le cercle se referme" donc forcement je me dis que la voix off c'est le docteur qui à tout inventer et que tout le monde est partis pour X ou Y raison mais ça apporte quoi à part donner un vernis "ouuu c'est ténébreux tout ça" juste à la fin ? ça provoque rien esthétiquement, ça enfume juste pour rien la nature des événements, j'ai l'impression que la réaction attendue c'est d'admettre que j'ai compris et d'y voir une profondeur de fou mais juste non, j'ai pas de problème de principe avec ça au contraire mais là c'est trop random. Puis soyons sérieux, ce truc de "la vie n'a pas de sens" c'est pas très profond non plus, c'est totalement convenu, ce qui compte c'est la mise en forme donc pourquoi atténuer tout ce qui a été fait dans le film avant pour ça ?


J'ai quand-même beaucoup aimé le film, c'est un peu hypnotisant (pendant les scène des rêves je lisais même pas les sous titres, je regardais juste les visages...j'aime quand ça tourne...), on tourne en rond à revoir les mêmes scènes, avec les mêmes plans qui reviennent au long du film, ya une sorte de mise en abîme vertigineuse (attention me vla qui parle comme un certain bandeur de Kubrick breton c'est terrible) entre le tango de la partie II, celui qu'acceptent les habitants malgré eux, celui dans lequel est irimias aussi et celui du film. Tout ça dans cet absolutisme de tristesse pour enfin me dire que d'une certaine manière, c'est bien fait pour eux, tous là, ces êtres humains sans intérêt (à aucun moment on veut nous faire être empathiques d'eux, sans les accabler gratuitement non plus) qui en plus sont prétentieux et s'agenouillent devant le brouillard...

Reste cette enfant qui n'a rien demandé et que le monde à laissé mourir seule dehors.




Laiospeps
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