Little buddhist

On peut faire un film de vraiment pas grand chose. Le petit budget manifeste de ce film n'empêche pas la justesse des relations entre les personnages, et la beauté des paysages laotiens. Satu a été abandonné par sa mère sur les marches d'un temple bouddhique. l'enfant grandit avec les apprentis bonzes, jusqu'au jour où il croise la route d'une jeune fille fuyant un père violent, qui va l'aider à retrouver sa mère.

La simplicité du dispositif n'empêche pas le film de mettre en place des écrans de fumée pour manipuler le spectateur, et de donner ainsi une résonnance toute fictionnelle à ce qui pourrait presque apparaître comme un documentaire, car le ton est sobre et on y prête une grande attention aux paysages et aux gens, plus qu'à une intrigue qui ne sert finalement que de prétexte.

Satu-year of the rabbit manifeste donc une vraie envie de cinéma, et l'envie aussi de faire découvrir un pays, le Laos. Faisant de son petit budget une force, il en tire une authenticité, autant que le terme puisse convenir à une œuvre de fiction, qui fait toute sa force, au point qu'on regrette presque la fin qui vient dénouer toutes les parties de l'intrigue et rappeler qu'on était bien dans une fiction, chose qu'on avait un peu oublié au cours du voyage.