Alors que la Terre subit une nouvelle ère glaciaire,due au réchauffement climatique sans doute,une sorte de triangle apparait dans le ciel.Les scientifiques découvrent qu'il s'agit d'un vortex permettant de passer dans une autre dimension de l'univers,là où se situe Saturne V,une planète où il fait chaud et humide,où les filles sont chaudes et humides,où la bouffe est chaude et la boisson humide.Forcément les Terriens,qui sont en train de crever sur leur planète gelée,veulent tous partir là-bas.Les charters commencent à défiler mais au bout d'un moment les Saturniens trouvent que ça commence à bien faire et décident de limiter l'immigration.Bran,un des derniers habitants de la Terre,n'a plus rien à perdre suite aux disparitions de sa femme et de sa fille,et il tente le voyage vers Saturne à bord d'un engin de fortune.Sa bécane étant fortement endommagée,il parvient à rejoindre un vaisseau en perdition qui parait abandonné.Tous les astronautes étant morts,il ne reste plus qu'Ohsha,une Rhéenne,avec qui il va se friter,puis devenir ami,puis plus car affinités.Alors les Rhéens,c'est comme des humains améliorés car ils sont capables de respirer dans l'espace sans casque ni apport d'oxygène.On ne sait pas d'où ils sortent,quel est leur rapport avec Saturne,en fait on ne sait rien du tout et tout le monde s'en cogne.Ce truc informe est quand même le sixième film de Tom Paton,ci-devant réalisateur et scénariste du bousin,et pourtant on dirait qu'il s'agit de l'essai amateur d'un ziva à qui le directeur de la médiathèque aurait prêté son caméscope.Il faut dire qu'il n'avait fait que des machins dans ce style,des sous-sous-séries Z destinées au marché DTV ou VOD,dans les genres horreur ou SF.Ici c'est donc de la SF,qui trace joyeusement sur le chemin éclairé par "2001","Event Horizon" ou autres "Star Trek",mais en un peu moins bien quand même.Dire que c'est mauvais serait très en-dessous de la vérité,c'est plutôt un affreux crime contre toute notion de cinéma,c'est l'Armaguedon de la pellicule,le Nirvana des saboteurs,l'Apocalypse selon Saint-Tom.Les évènements se divisent en deux dimensions,parce que c'est élaboré mine de rien.D'une part se déroulent les aventures des deux astronautes en route vers l'Eldorado,d'autre part des flashbacks des souvenirs terriens douloureux de Bran les entrecoupent dès qu'il est stressé,ce qui lui arrive souvent.La partie SF fait carrément pitié avec ses décors pourris,son intrigue débile et ses éléments technologiques bidons.C'est à peine moins crédible que du Ed Wood,légèrement moins bien foutu que du Alfonso Brescia,et nettement plus con que "Les débiles de l'espace".Des coursives en papier alu,des instruments de bord piqués dans une décharge médiévale,du sabir technique insane digne d'une conférence alcoolisée des raëliens anonymes,on a vraiment l'impression d'y être,Nolan peut aller se rhabiller.De temps en temps il faut réveiller le spectateur,alors on nous colle un combat rapproché entre deux personnages.Non seulement c'est nul,la baston entre tétraplégiques de "Patients" est plus excitante,mais en plus c'est systématiquement coupé en plein milieu,allez savoir pourquoi.D'où des ellipses osées ne pouvant être l'oeuvre que d'un monteur fou en pleine descente de coke.Seul truc un peu sympa,l'hologramme minimaliste Edison,qui explique aux protagonistes les manoeuvres à effectuer.Bien sûr on se paye le luxe de nous fourguer un message pro-immigration pas piqué des vers avec cette célébration de l'accueil inconditionnel des étrangers et de la réconciliation entre peuples qui se détestaient.Alleluïa!Quelques acteurs vaguement connus sont venus se perdre en ces contrées plus sidérantes que sidérales,à l'instar de Stephen Moyer,"Prince Valiant" dans les années 90 et plus rien après,ou Casper Van Dien,héros de "Starship Troopers" tombé directement dans les poubelles d'Hollywood.Quant à John Rhys-Davies,il est méconnaissable,il est loin le temps des "Indiana Jones".