A l’hôpital, des patients simulés ont pour mission d’entraîner les futurs médecins à la consultation. Si l’expérience est stimulante, le travail n’a rien de simple.
Il suffit d’une poignée de mains trop insistante pour comprendre que les nouvelles qui s’annoncent sont graves. Les gestes et l’attitude ont autant d’importance que le verbe. Mais comment trouver les bons mots pour cerner les maux ? Quelles questions poser et sur quel ton ? Comment faire pour surpasser ses a priori et ne pas réduire la septuagénaire assise devant soi à une mamie gâteau modèle ? L’empathie peut-elle s’acquérir ?
Autant d’interrogations essentielles qui s’imposent dans un environnement où la vie joue sans cesse avec la mort. Dans ces saynètes, l’on prêche le faux pour faire éclater la vérité, au point d’affecter les comédiennes et comédiens qui endossent leur rôle de malade avec passion. La réalité rattrape la fiction. Face à eux, les réserves des carabins suscitent souvent le rire. Mais entre l’émotionnel partagé et la nécessité de rester droit, l’équilibre à trouver est difficile et la blouse blanche du funambule parfois trop lourde à porter.
Malgré un lien perceptible, le documentaire dévie en insistant fortement sur le mal-être au travail, dénonçant le libéralisme d’un système qui impose la taxation de tout acte, néglige le patient, écrase son personnel et le pousse à l’épuisement. Dans cette machinerie, l’humain devient une simple variable. Au final, le film démontrerait presque que ce sont les soignants qui souffrent le plus.
(7/10)
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