Battal Gazi III est un de ces films avec Cuneyt Arkin en rôle titre. Aujourd'hui, le Alain Delon turc nous gratifie d'une double prestation, puisqu'il joue Battal Gazi père et fils à la fois. Il faut se rendre compte que Battal Gazi est une sorte de figure mi-historique, mi-légendaire, un peu comme Jeanne d'Arc dans nos contrées.
L'histoire est une d'une simplicité à toute épreuve : Battal Gazi père abandonne la couronne pour se consacrer à la prière. Son fils prend la relève. Les chrétiens attaquent pour annexer et convertir de force l'Anatolie. Battal parviendra-t-il à défendre son royaume ?
Alors oui, c'est fauché. Le budget est rikiki, on voit les trampolines et les câbles, les décors sont en carton pâte et les costumes « d'époque » sortent tout droit du bac de déguisements de la Foir'fouille. Mais c'est vrai avec une bonne volonté évidente et ce n'est pas plus con qu'un double épisode de Thierry la Fronde ou Robin des Bois. Battal est très fort mais les ennemis sont rusés, fourbes et nombreux. Il y a des hauts, des bas, des stratagèmes, on est plutôt sur du film familial (même si un peu violent par moment) qui fournit du divertissement plutôt original. Parce que oui, contrairement aux nanars turcs dont on se moque gentiment, Battal Gazi III n'est pas un simple plagiat éhonté de recettes qui ont fonctionné en Amérique.
Faut-il recommander ce film ? Non, pas vraiment. On a bien mieux par ailleurs. Est-ce un mauvais film ? Plutôt. Mais il est définitivement sympathique.