Sensé conclure la saga initiée magistralement en 2004 par James Wan et Leigh Whannell , du moins le pensait - on à l'époque , ce septième opus était handicapé avant même sa conception. En effet , ce septième film intervient comme final d'une saga décriée au fur et à mesure des opus défilant , la saga devenant pour beaucoup l'ombre de ce qu'elle avait été et constamment en chute libre qualitativement parlant. S'il est vrai qu'on ne peut nier une baisse de qualité flagrante depuis le quatrième opus et une volonté mercantile évidente de la part des studios , la saga avait au moins le mérite de se révéler toujours aussi imaginative et sanglante , pour le bonheur des uns et le malheur des autres.
Alors que les héritiers de Jigsaw se livrent à un combat sans merci, certains des survivants de ses pièges se tournent vers une espèce de gourou porteur de secrets qui déclenchent une nouvelle vague de terreur.
J'ai aimé
- Une véritable conclusion dans tous les sens du terme
- Une 3D qui apporte un coup de tonus à la réalisation
- Un scénario intéressant ...
- Plus imaginatif et insolent que jamais
- Tobin Bell et Cary Elwes
J'ai moins aimé
- Un virage qui tend trop souvent vers la parodie
- Surchargé et souvent prit dans trop d'intrigues secondaires inutiles
- Un jeu d'acteur patraque
- ... pas exempt d'incohérences flagrantes
- Un manque de rythme évident
- Des zones d'ombre du scénario étrangement inutilisées
Et en 3D s'il vous plaît !
Niveau mise en scène , le retour de Kevin Greutert s'accompagne d'un apport de poids : la 3D. Argument de vente quasiment principal autour de ce film , elle est indéniablement développée dans un but de jeu morbide avec le spectateur à base d'effusions de sang et autres joyeusetés. Donnant ainsi à ce septième volet un aspect parodique sans aucun doute assumé , le procédé tranche ainsi radicalement avec le style de réalisation mis en place dans le premier opus et qui a donné toute son identité visuelle à la saga. N'ayant plus la capacité ou les idées pour permettre une tension et un choc efficaces et renouvelés après 6 films ( ce qui est bien compréhensible ) , le film décide décide d'être une attraction à sensations fortes qui amène le gore , élément central de la saga , dans une direction nouvelle , eut - il au moins ce mérite. Il devient facilement l'opus le plus violent de la saga avec le troisième. Inventivité toujours présente donc dans les pièges , emblématiques de la saga , une nouvelle fois incroyablement sadiques et teintés de cynisme. A cela , la réalisation s'accompagne d'une luminosité accrue par rapport aux autres films de la saga ce qui explique cette méprise autour de la couleur du sang dans le film.
Le dernier jeu
Le bât blesse quand on s'attarde au scénario. Loin de la catastrophe maintes fois évoquée quand on parle de ce film , il n'en reste pas emplit de défauts et de maladresses qui ternissent cette fin de saga. Le film se noie tout d'abord dans un trop - plein d'intrigues , certaines purement inutiles et présentes pour apporter du gore et répondre à certaines cases obligatoires de la saga ( l'introduction de film qui présente des inconnus en proie à une épreuve qui n'aura aucune incidence sur la suite si ce n'est plonger le spectateur dans le film , les épreuves " annexes " à l'intrigue principale ... ). Le trop grand nombre de personnages implique un manque de développement et de caractérisation évident pour la majorité d'entre eux. C'est d'ailleurs par le biais de ces détours inutiles que le film collectionne au choix : incohérences grasses
( l'introduction avec ce piège en public et les réactions illogiques de la foule , l'arrivée beaucoup trop tardive des policiers alors qu'ils étaient dans le coin , l'absurdité de faire de ce piège un " spectacle " , les motivations de ce dernier qui sont risibles , le comportement des personnages irréel )
et dialogues aux fraises ( encore cette introduction de film ... ). Certaines facilités sensées apporter des enjeux au film le plombe à la place
( l'intrigue autour de la rivalité entre Hoffman et Jill qui nuit au rythme du film , ne mène à rien et dessert complètement la fin du sixième opus à cause de la survie de ce dernier et le manque d'impact et de gravité de ses blessures )
Le film est néanmoins une véritable conclusion à la saga qui ramène tous les personnages encore en vie , explicite les derniers mystères ( pour en créer d'autres ) et conclue la boucle avec des jeux de miroir souvent bien trouvés et un sentiment d'urgence présent tout du long. Le twist est à mon sens très intéressant quoique un brin tiré par les cheveux.
Tu veux jouer à un jeu ?
Les acteurs ne crèvent clairement pas les yeux dans ce film et , pour certains , sont particulièrement mauvais ( on ne citera pas de noms ). Néanmoins , Tobin Bell est toujours aussi juste et impressionnant malgré le peu de temps d'écran qu'il possède : il reste jusqu'au bout l'âme de cette saga qu'il aura porté jusqu'au bout. Cary Elwes se fait quant à lui plaisir et notons le caméo inoubliable ( c'est peu de le dire ) de Chester Bennington ( Linkin Park ).
L'héritage
Une fin de saga en dents de scie donc mais qui ne peut gommer les réussites de la saga et l'impact que celle - ci a eu sur le cinéma d'horreur des années 2010. Faisant plaisir aux fans ( et uniquement à eux je le crains ) , le film comprend l'aura de la saga et l'ampleur de la tâche qui lui incombe. Le jeu prend fin et le sang s'arrête de couler , enfin , jusqu'à quand ?
Tu sais ce qui me dérange dans le fait de te tuer ? C'est le fait que je ne pourrais le faire qu'une fois.