Est-ce vraiment la fin?

Dernier (enfin, presque) volet d'une saga qui n'a que trop duré, Saw 3D (ou Le Chapitre Final, ou Saw 7), se devait de fermer la boucle. C'est donc à coup d'hémoglobines, de sang et de tripes que la légendaire saga horrifique s'achève.

Saw 3D fait donc revenir certains personnages des précédents films tout en concluant l'intrigue sur l'héritage de Jigsaw. Hoffman désormais défiguré et recherché tente de retrouver Jill Tuck pour la tuer tandis que celle-ci se réfugie chez les flics et leur révèle toutes les magouilles de ce cher Hoffman. En parallèle, on suit un écrivain qui raconte dans son livre comment il a survécu à un piège de Jigsaw, ce qui est un énorme mensonge. Et parce qu'il l'avait quand même bien cherché, il se retrouve au centre d'une partie de Jigsaw, la « dernière » où il devra faire face à ses mensonges. On a donc un jeu qui suit un personnage en particulier, ce qui permet de le traiter un peu mieux que si c'était un groupe de cinq personnages dans le jeu (comme c'est le cas dans le cinquième et pire volet).

Et je pense que je vais me faire un peu incendier mais... je trouve que Saw 3D est le meilleur de la saga (si on exclut le premier). Si je disais que je me marrais devant Saw 6, je prend définitivement mon pied devant ce dernier volet. Alors, attention, c'est mon préféré, mais il ne faut pas oublier la note que je lui attribue, à savoir 5/10. Donc oui, je passe plutôt un « bon moment » devant Saw 3D, je trouve les pièges particulièrement inventifs, l'intrigue sur Hoffman n'a jamais été aussi haletante et le scénario est truffé de bonnes idées. Mais il faut rester conscient que certains retournements de situations sont amenés avec le cul, et qu'au final, Saw 3D est surtout un spectacle de violence décomplexé qui plaira à qui le veut. Et justement, moi ça me plaît.

Il n'y a jamais eu autant de pièges et de morts dans un film Saw. Certains pourront trouver ça exaspérant et exagéré, mais en fait, je trouve que ça fait le charme du film. Le moindre couteau planté dans la chair ou une balle dans la tête fait gicler le sang sur tout les murs, le tout avec cette mise en scène pensée pour la 3D, ça ne me déplaît vraiment pas. Et comme si ça ne suffisait pas, le film se permet même une scène de rêve carrément dégueulasse, juste histoire de rajouter encore un peu de sang. Donc oui, Saw 3D, c'est n'importe quoi, ça meurt dans tout les sens, c'est violent et sanglant à souhait, mais que voulez-vous, c'est totalement assumé et je prend mon pied devant.

Concernant le scénario, c'est certes toujours pas ça, mais comme je le disais plus haut, il y a quand même pas mal d'idées que j'apprécie. A commencer par le plan de Hoffman pour retrouver Jill Tuck que je trouve particulièrement bien foutu. On ne voit pas les choses arriver, le retournement de situation est plutôt bien amené, et le rythme du film rend le tout vraiment cool à suivre. J'aime aussi beaucoup l'idée de l'écrivain qui se fait passer pour une victime de Jigsaw pour vendre des livres. Un opportuniste puni par Jigsaw et qui voit ses amis mourir un par un, eux-mêmes qui l'avaient aidé à monter la supercherie. J'ai cependant quelques réserves concernant la fin de cette intrigue qui se termine par l’exécution particulièrement cruelle de la femme de l'écrivain qui ne savait rien de ses mensonges. Mais voilà, en ce qui concerne la partie de Jigsaw, à part le coup du code caché dans les dents et la fin, je trouve l'ensemble plutôt sympa à suivre.

Mais bon, ce qui marque surtout dans ce Saw 3D, c'est bien évidemment le retour de Cary Elwes dans le rôle du docteur Lawrence Gordon (soit le meilleur personnage de toute la saga). Et c'est con, mais ça aurait presque pu être bon. Parce qu'au final, ce bon vieux Gordon, on ne le voit finalement que dans deux scènes plutôt anodines qui font presque office de caméos pour ensuite le faire jouer un rôle des plus déterminants dans le twist final. Rajouter une ou deux scènes avec lui auraient rendu le final bien plus cohérent quitte à nous faire comprendre que Gordon a un rôle à jouer dans tout ça. Parce que du coup, ces trois dernières minutes nous donnent l'impression de sortir de nul part, paraissent incohérentes et donnent un goût amer pour la conclusion de la saga.

Du coup, qu'est-ce que je retiens de ce Saw 3D ? Encore une fois, pas mal de bonnes idées plus ou moins bien exploitées, une photographie qui n'a jamais été aussi sanglante et des acteurs un peu à la ramasse. Alors oui, Saw 3D n'est clairement pas un grand moment de cinéma, on pourrait même le considérer comme une mauvaise conclusion, mais moi, je passe un bon moment devant et je ne m'ennuie pas. Résultat, malgré ses innombrables défauts, je ne peux définitivement pas détester ce film pour le plaisir qu'il m'a procuré. La preuve, je regrette presque de ne pas l'avoir vu au cinéma, rien que pour profiter de la 3D extrêmement importante dans la mise en scène. Donc voilà, Saw 3D, c'est pas forcément un bon film, mais moi j'aime bien.