Cochons-nous dans les broies, pendant que le clou n'y est pas

Cette critique est comme ce film interdite au moins de 18 ans, mais comme je sais que les moins de 18 en ont rien à tarer de ce genre d'avertissement, vous la lirez surement...


Après un début sombre et minime de par son budget, et une suite de plus grande ampleur, c'est sans aucun doute avec Saw III qu'on sent que le budget a augmenté. En effet, les joueurs dérangés ont disposé d'une somme de 10 millions de dollars pour faire joujou dans le sang collant et coulant.
Cela se ressent, car si la mise en scène reste dans la pure tradition et veine des précédents, ce volet va bien plus loin et se permet même un PEGI 18 ainsi qu'une version Extreme. Redécouvert en blu ray, vostfr, dans cette version justement, il faut avouer que nous sommes face à un objet cinématographique osé et clairement fait pour les fans comme indiqué dans les bonus.


J'étais vraiment curieux de revoir cet opus qui dans mon esprit était resté comme le meilleur de la saga, j'avais comme souvenirs que nous nous concentrions plus sur les pièges, comme j'avais ce souvenir pour le second d'ailleurs. Je me rends compte au fil des revisionnages que je n'avais quasiment gardé que le trash en tête, alors qu'une fois encore l'histoire est bien plus que ça, ici grandement portée sur le duo John Kramer/Amanda.
Ce nouveau jeu, ou double jeu devrais-je dire, est étonnement intimiste une fois de plus, car passé une intro faisant suite directe à Saw II, nous basculons sur une histoire sans affaire policière en parallèle. Un jeu où le joueur n'est pas torturé et doit suivre un parcours vengeur où il devra maintenir ou non sa colère, pendant ce temps, Kramer en train de mourir de sa tumeur au cerveau est opéré par un otage sous la surveillance d'Amanda, la fidèle de John.
Inséré au milieu de ces deux parcours tout aussi tendu et dérangeant l'un que l'autre, plusieurs flashback pour bien nous expliquer la relation entre les deux psychopathes.


Comme souvent avec Saw, les apparences sont trompeuses, et arrivé l'inévitable twist final, il est évident que le jeu ne pouvait pas être aussi simple, les conséquences sont terriblement fatalistes.
Darren Lynn Bousman et Leigh Whannell nous apportent ici une suite très ambitieuse, ayant pour but de dégoûter à tout prix, n'hésitant clairement pas à en foutre plein la vue, tout en sachant garder et c'est ce qui est bien, une logique, un chemin, une histoire, pas juste du slasher sans réel but. C'est ce que j'aime avec cette saga, même si le scénario brode d'année en année pour se raccrocher au film original, il reste cohérent et vraiment bien ficelé. D'ailleurs ce troisième film aurait très bien pu être le dernier de la saga.


Tobin Bell au meilleur de sa forme, en jeu, pas en personnage évidement, est bien plus présent, je dirais même au centre du jeu, impeccable comme à chaque fois. Shawnee Smith est encore meilleure que dans les précédents, dévoilant un personnage bien plus complexe qu'une apprentie fanatique. Angus Macfadyen quant à lui donne tout ce qu'il a et se révèle bluffant.


Darren Lynn Bousman toujours inspiré en termes de mise en scène suit le chemin encore une fois ouvert par James Wan, tout en continuant sur celui qu'il a amélioré avec le second film. Le montage est toujours aussi nerveux et prenant. La bande son nous met clairement dans l'ambiance, tout comme les bruitages dérangeants qui font une grande partie du film.
Les décors sont sans surprise stupéfiants d'inventivité et vraiment classes, tout comme le maquillage et les pièges diaboliques qu'il est une fois encore amusant de décortiquer grâce au making off et autres bonus.


En bref, une redécouverte surprenante qui ne lui confère pourtant plus la place de favoris dans la saga, j'adore toujours le film, il n'y a rien à dire, mais je ne pourrais dire là comme ça qu'il s'agit de mon préféré.

MC™

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4

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