Évacuons tout de suite les blagues de mauvais gout sur le titre, elles ont toutes été faites à l'époque de toute façon.
Les Saw se suivent et se ressemble désormais un peu trop pour susciter autre chose qu'un ennui poli, ceci s'expliquant probablement par le retour de Dunstan et Melton au scénario. Exit David Hackl, c'est le newbie Kevin Greutert qui le remplace : on ne perdra grand chose, la mise en scène du nouveau réal s'avérant un poil plus dynamique que celle lénifiante de son prédécesseur.
On retrouve donc la même tambouille indigeste que les épisodes IV et V, à savoir les pérégrinations de l'agent Hoffman, héritier du Jigsaw, à nouveau à 2 doigts de se faire démasquer, cette fois par les collègues du défunt agent Strahm. Et pendant ce temps là, de pauvres âmes en peine se retrouve coincés dans les pièges du nouveau Jigsaw, qui ressemblent désormais plus à un Fort Boyard hardcore. Le tout arrosé de nouveaux flash-back à l'utilité discutables.
Mêmes scénaristes, même sentence ou presque. Ce sixième opus peine à convaincre, malgré une introduction efficace qui renoue avec le gore perdu dans le film d'avant. La plupart des pièges parviennent difficilement à faire disparaître cette impression désagréable que la rentabilité prime maintenant sur l'inspiration. Les acteurs sont toujours aussi mauvais et malgré une réalisation en amélioration par rapport au précédent, Saw VI ressemble toujours à un banal thriller fauché mâtiné de soap.
Les scénaristes continuent de s'entêter à multiplier les flash-back et à faire de la retcon comme des gorets, rajoutant des couches de modifications aux anciens films : plutôt que d'aller chier sur les épisodes honorables de la saga, ils feraient mieux de se concentrer sur le présent.
Enfin le tout s'avère affreusement prévisible, même si le twist final rehausse un tout petit peu l'ensemble.
Globalement, Saw VI est un chouia meilleur que son aîné mais c'est la lassitude qui finit par l'emporter. Las chiffres du box-office ne mentiront d'ailleurs pas, les recettes sont largement en baisse cette fois et loin de la barre des 100 millions de la belle époque. Ça sent la fin de règne pour le Tueur au Puzzle et son successeur est déjà là, prêt à l'assassiner : Paranormal Activity supplante le Jigsaw au boxo, et explose la rentabilité avec $193 millions pour seulement 15 000 de budget.