Scalps
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Un groupe d'étudiants en archéologie s'en va gaiement faire un voyage dans le désert afin de déterrer des reliques indiennes. Cela ne peut que mal tourner, avec possession par un esprit malfaisant, meurtres sauvages, et, bien sûr, scalps.
Le film adopte avec une mollesse confinant parfois à la neurasthénie la forme du slasher, n'oubliant ni ses étudiants un peu concons joués par des trentenaires, ni sa voiture qui tombe en panne, ni son arrêt à la pompe à essence avec mise en garde des autochtones, ni son campement en plein air avant le carnage final - pour lequel il faudra s'armer de patience.
Scalps est le second film de Fred Olen Ray en tant que réalisateur, et fit son petit effet sulfureux à sa sortie. Aujourd'hui, il fleure surtout bon une époque révolue, celle où des films à tout petit budget, bardés de problèmes techniques (le mixage du son est une catastrophe, l'éclairage complètement aléatoire) pouvaient bénéficier d'une diffusion assez large, notamment grâce au marché vidéo, et ce peu importe sa réelle qualité.
Le film est en effet très laborieux dans sa première partie, et seuls les amateurs s'amuseront à cocher le nombre de clichés enfilés comme des perles par le scénario. La réalisation est très plate, et la bande-son est une gageure pour les nerfs, avec sa musique d'ambiance qui ne s'arrête jamais, JAMAIS, même pendant les dialogues ! En revanche les décors naturels valent le coup d’œil. Les acteurs, eux, sont mauvais comme des cochons, mais c'est le genre qui veut ça. Le dernier tiers lance enfin la vague de meurtres, qui sont pour le coup assez bien fichus, notamment les fameux scalps bien dégueulbifs.
Compte tenu du contexte de production du film qu'on imagine assez chiche, le jeune Fred Olen Ray s'en sort donc plutôt bien, évitant d'un cheveu l'impression d'amateurisme total ; l'embêtant c'est que sa mise en scène ne s'améliorera pour ainsi dire jamais au cours de sa longue carrière, l'intérêt de ses films tenant avant tout aux concepts délirants qu'il exploitera avec plus ou moins de bonheur.
Généralement vilipendé par les amateurs de cinéma d'horreur, Scalps attire quand même la sympathie par son background indien atypique, son mélange de naïveté et de cynisme, typique du genre et de l'époque, et la beauté de son affiche. C'est bien peu me direz-vous, mais que voulez-vous, on ne se refait pas.
Pour la petite histoire, la séquelle annoncée "next summer" lors du dernier plan du film verra finalement le jour... sous forme d'un fan-film en 2009.
Créée
le 10 mars 2016
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