Une grande leçon d'histoire.
La France observée à la lorgnette depuis l'autre côté de l'Atlantique.
C'est un pays merveilleux dont les habitants sont fantasques, épris de liberté, férus d'honneur. On y cultive un esprit chevaleresque et romanesque.
On aimerait connaitre ce pays et pourquoi pas y vivre.
Malheureusement, le spectateur n'entre pas dans le jeu. Il y a comme une vitre et un espace infranchissable entre les personnages et lui. Tout est lisse, aseptisé. On aimerait que ce soit plus rugueux, plus charnel. On aimerait sentir de la passion. On aimerait sentir l'odeur de la sueur et du sang dans la fureur des combats. Et comment le truculent Scaramouche de la commedia del arte a-t-il pu donner naissance à ce personnage fat?
Au lieu de cela, nous avons des ballets bien réglés, des baisers de cinéma sans âme, un bellâtre qui pose sous son meilleur profil, le charme piquant d'une belle estompé par le maquillage et bridé par la mise en scène. Seul, le "méchant" gagne à ce jeu. Cette distance imposée lui donne un aspect glacial très inquiétant.
Le robinet de l'humour est bien réglé: il s'en écoule un filet régulier de finesse et de légèreté.
Avec une réalisation beaucoup trop soignée, George Sidney brise l'élan de son film. En pesant trop sur ses acteurs (à l'exception de l'ingérable Stewart Granger), il lui retire son âme.
Mais heureusement, nous avons là une grande leçon d'histoire: les prémices de la révolution française vue par les américains. Ca vaut des points!
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