Lors du tournage d'un film d'horreur, il semblerait que les victimes ne soient pas toutes pour de faux.
Tout comme le médiocre Smash Cut ou le convenable Cut, Scared est un autre exemple d'un film qui vient prouver que le film d'horreur ne sait pas comment brouiller les pistes quand il se met lui-même en scène. Et encore moins avoir à avoir ne serait que l'ombre d'un discours, d'un messagounet sur le genre. Tout est utilisé sans grande imagination, que ce soient les décors, les doublures, les accessoires ou la publicité. Par exemple, à partir du moment où les meurtres sont rendus publics, le film avait une carte à jouer en misant sur le coup de pub, sur le bluff promotionnel. Sur le cynisme du genre. Mais non. Surtout ne pas apporter une quelconque nuance.
Soit. D'accord. Beaucoup de films d'horreur fonctionnent très bien sans n'avoir rien à raconter.
(Incroyable mais vrai)
Si encore le reste du film avait du cachet, que ce décor de cinéma puisse offrir quelques scènes de massacre bienvenues, de la tension sur l'identité du tueur, n'importe quoi qui aurait pu en faire un slasher digne de ce nom. Du sang, des tripes, des questionnements, du suspense, piochez dedans.
Mais non. Le tueur a le charisme d'un sac à patates, ce qui est pratique puisqu'il le porte sur la tête, et les autres joyeux drilles de cette catastrophe s'en rapprochent, malgré l’absence d’un sac à tubercules sur leur tête. Le film est surtout bête, on peut même dire incroyablement stupide, et pourtant nous sommes dans un film d'horreur, mes attentes sur le genre sont assez basses.
Si encore les acteurs ne se contentaient pas de laisser filer le meurtrier à chaque fois. Mais comment est-il possible de croire que le tournage puisse continuer malgré les morts qui s'accumulent et qui ont été rendues publiques ? « Show must go on », mais bien sûr. Comment croire dans un film qui se moque à ce point de l'intelligence de ses spectateurs ?
Scared n'a pas grand-chose pour lui, et même pas son titre. Si le cadre diffère de la cabane dans les bois ou du tueur au sein de l'université, il arrive pourtant à se montrer encore plus bête que ses petits camarades, à se saper de toute crédibilité, brisant net toute tentative d'empathie