Tony Montana, l'homme le moins classe du monde
Les rappers sont tellement cons qu'ils admirent le personnage.
« Tony Montana était un gars loyal qui n'a jamais trahi personne. Il avait une morale. La preuve, il ne voulait pas tuer femmes et enfants. Il avait la classe. Il est parti de rien et a percé comme un vrai, un dur. Il mérite le respect. Il est un exemple pour les jeunes du ghetto. »
J'adore le rap et j'ai un respect immense pour la culture hip-hop mais franchement les Method Man, Puff Daddy (oops pardon, P Diddy), Nas, j'en passe et des meilleurs, devraient se limiter à leur musique et nous épargner leurs analyses cinématographiques. Les conneries qu'ils balancent dans les bonus du DVD sont édifiantes.
Il y a deux analyses possibles pour Scarface. Une pour la cité. Une autre pour le reste du monde. Une juste, l'autre erronée. Devinez qui à tort.
Percer dans la vie. Réussir. Ok, d'accord, très bien. Mais comme Tony Montana l'a fait pour retomber plus bas qu'il n'était. C'est donc ça l'exemple de la cité. Je me marre. Et je m'arrête là. Je n'ai aucune envie d'énoncer des vérités simples à comprendre pour n'importe quel cerveau normalement formé.
Pour les cerveaux atrophiés, je vais quand même dire que le message à retenir d'un film comme Scarface est : le rêve américain c'est pas toujours joli joli et que même y'a parfois des méchants messieurs qui réussissent en faisant des choses pas très gentilles. Bref, l'Amérique, c'est pas le beau pays des bisounours.
Tony finit comme la merde qu'il est. Petite frappe sans éducation. D'ailleurs, j'ai déjà vu un mec de droite une fois, il avait 10 fois plus de classe. Comprendrai jamais comment on peut admirer ça.
N'empêche, Oliver Stone se casse le cul à faire un scénario qui remet en cause le rêve américain, De Palma réalise, Giorgio Moroder compose la soundtrack et au final, le film devient culte pour des gens qui ne l'ont pas compris.
Non je ne m'appelle pas Eric Zemmour.
Sur le film en lui-même : le côté kitsch des 80's est succulent, chemises à fleurs, le dancefloor du Babylon Club. Pacino y joue son meilleur rôle, n'en déplaise à Michael Corleone. Rien que pour l'accent, il assure. Non il ne surjoue pas, il joue juste un personnage nerveux, impulsif, excessif. La scène finale est grandiose, la tronçonneuse est culte. Ca transpire la coke. C'est sulfureux. C'est baroque. Un bon film de gangsters latinos qui nous change de l'éternelle mafia sicilienne et de la prohibition. On regrettera juste les quelques longueurs comme la scène au bord de la piscine par exemple.