Al Pacino est Tony Montana. Impossible aujourd’hui de ne pas associer cet acteur à ce rôle tant il a marqué des générations de jeunes. Le film y a beaucoup contribué, mais c’est surtout les nombreux produits dérivés (t-shirts, posters et autres) qui ont rendu indissociable le personnage de l’acteur. Qui ne pense pas à Al Pacino avec un énorme cigare, affalé sur un fauteuil devant une montagne de coke ou encore tirant rageusement avec un fusil d’assaut et gueulant « Say hello to my lil’ friend ! » ?
Mai qui est Tony Montana ? Scarface est un remake du film éponyme de 1932. Le film de 1932 s’inspire de manière non officielle de l’histoire d’Al Capone surnommé Scarface. Le scénariste du film de 1983, Oliver Stone, choisit Antonio, alias Tony, en référence au héros du premier film, Antonio "Tony" Camonte. Montana fait référence à un footballeur américain, Joe Montana, dont Oliver Stone était fan. Le personnage est créé, il lui fallait une gueule. Et cette gueule, qui mieux qu’Al Pacino pouvait l’incarner ? On est loin du rôle de Michael Corleone. Tony n’est pas le gangster froid, réfléchi, respectant sa famille et un code d’honneur. Non. Tony a le sang chaud, s’emporte pour un oui ou pour un non, cogne sa femme, agit avant de réfléchir et suit son propre code. Son ambition et son intelligence lui permettent une ascension foudroyante. Mais ses nombreux défauts précipiteront sa chute. Et ni sa femme, Elvie, ni sa petite sœur Gina, ni son meilleur ami, Manny, n’arriveront à faire entendre raison « au mauvais garçon » et se retrouveront, à leur insu, entraînés dans la chute de Tony.
Brian De Palma réalise ici un des films de gangster le plus marquant du cinéma. Alors que la plupart des films du genre dépeignent la pègre italienne ou irlandaise, Scarface s’intéresse aux prisonniers de droit commun cubain dont Castro s’est débarrassé en profitant de l’asile politique offert par Jimmy Carter aux immigrés s’opposant au régime cubain. Le film, fidèle à son genre, montre le côté sombre du rêve américain.
Scarface est un mythe ancré dans notre culture contemporaine. Et ce mythe n’est pas près d’être oublié.