Voilà un film chroniqué 221 fois alors je n'ai pas envie de faire une critique de plus mais je vais faire des dédicaces. A tous ceux qui ont vu le film plus de dix fois. A ceux qui ne l'ont pas encore vu. A ceux qui rêvent dans les banlieues à l'Amérique. A ceux qui font un bras d'honneur au rêve américain. A ceux qui en font toujours trop comme Al Pacino. Aux meufs au look d'enfer comme Michelle Pfeiffer. A ceux qui ont eu vingt ans dans les années 80. A ceux qui n'étaient pas nés dans les années 80. Et à tous ceux qui ont apprécié Scarface en dépit de sa réputation de film pour les kaïras.
Les années 80 étaient une époque forte en tension et en violence, ce film le montre bien, racontant l'histoire de Tony Montana, un petit gangster cubain montant en puissance pour devenir un important trafiquant de drogue à la fois craint et respecté, au terme d'un parcours qui illustre une certaine idée du rêve américain. Un parcours de self made man qui triomphe des embûches grâce à son ambition, à ses relations, à sa violence et grâce à beaucoup de chance. Un arriviste qui vise toujours plus haut, toujours plus de fric, toujours plus de pouvoir, toujours plus de conquête. Ses armes mentales sont un ego démesuré et une paranoïa de tous les instants. C'est aussi un être complexe, tiraillé entre son ambition démesurée, un sens de l'honneur exacerbé et une insatisfaction chronique, parfaitement incarné par Al Pacino.
L'ascension de Montana et sa déchéance sont bien racontés grâce au scénario d'Oliver Stone, avec le recul nécessaire pour éviter de susciter des émules, les trois heures passent à toute vitesse, la réactualisation du Scarface de Howard Hawks à Cuba dans les années 80 est une réussite, et la musique de Giogio Moroder rappelle la belle époque.
Je me garderai de faire une critique plus approfondie en me rappelant des anciens copains avec qui j'avais vu le film à l'époque et qui anticipaient la plupart des répliques qu'ils connaissaient par cœur. En voici quelques exemples (je ne mets ici que les plus soft).
Une fois que t'as le fric, t'as le pouvoir. Une fois que t'as le pouvoir, t'as les femmes.
Moi je n'ai confiance qu'en mon manche et ma parole... l'une est de fer et l'autre d'acier !
Sacré pétasse. La moitié de sa vie, elle s'habille, et l'autre moitié madame se déshabille.
Dis bonjour à mon petit copain! (avant d'ouvrir le feu à travers la porte avec son arme)
L'un de mes potes avait déjà vu Scarface dix fois, l'autre près de vingt fois. A côté j'étais vraiment léger. Les films qui suscitent autant de ferveur sont rares. Vous comprendrez pourquoi j'ai hésité avant de faire cette critique et pourquoi j'ai mis cette note.