You've got the money? ...
... "I've got the Yeyo"
Ce film, c'est apparemment LE film de toute une culture hip hop .... On ne compte plus les "MC Scarface", les "Tony Montana" en herbes. Pas du tout mon genre, mais quand même, p****n! quel film !!! Al Pacino au sommet de son art, Michel Pfeiffer, sublimissime, et le reste du casting est tout aussi à la hauteur.
Pour beaucoup, Tony Montana est un héros, mais c'est bien le rêve américain que Brian De Palma remet en question. Le rêve, partir de rien, de moins que rien ... pour arriver au sommet. Tout est possible, même posséder le monde, mais à quel prix?
Comment peut-on oublier qui on est, la famille, les amis, par pure appât du gain.
La société américaine pousse à vouloir posséder, plus, toujours plus. L'avoir prime sur l'être. Un gamin de Cuba en a rêvé, et ce système va le broyer. Si la dictature cubaine a fait fuir en masse les habitants pour la Floride, elle était à l'origine portée par les idéaux marxistes, à l'opposé complètement du libéralisme consumériste américain. Ce rêve que Tony Montana essaie d'atteindre, il le touchera du bout du doigt pour mieux dégringoler.
Mais pour autant, De Palma ne dépeins pas son personnage principal comme une simple victime du système. Sa déchéance, il l'a doit à lui-même. Loin de faire l'apologie de la drogue, le film résonne plutôt comme une mise en garde pour qui serait tenté par l'argent facile (et qui ne le serait pas?).
La violence des scènes, le montage très rapide donnent le tournis et on se perd au fur et à mesure que le personnage principal se perd de vue lui-même. La scène de la baignoire, devenue culte, suggère plus qu'elle ne montre ce qui se passe. Elle est pourtant d'une violence inouïe, un peu à la manière de la mythique scène de la douche de Psychose d'Hitchcock.
Les amateurs de règlements de comptes à gros coups de "guns" (ou de tronçonneuse) on auront pour leur argent. Ceux qui préfèrent les comédies romantiques... n'auront qu'à louer un autre film.