Schizophrenia, autrement dit jusqu’où la perversion de l’homme peut-elle aller ? Doté d’une narration extrêmement efficace, à tel point que le personnage principal n’aura pas besoin d’ouvrir la bouche pendant toute la durée du voyage, Schizophrenia va dans ce qu’il y a de plus primaire en terme de réflexion et de comportement humain. On se retrouve face à un Erwin Leder très impressionant, pris par des pulsions meurtrières, obsédé par la simple envie de tuer et possédé par une insatiable soif de sang. Dans la lignée de Funny Games d’Haneke, on ne peut qu’être terrifié ou dégouté par l’excitation malsaine que ressent le tueur à la simple idée de l’usage d’un cadavre.

Le tout est particulièrement bien mis en scène surtout pour un réalisateur qui n’en est alors qu’à son premier film. La caméra filme toujours de près et d’un peu plus haut qu’à hauteur d’homme la tête de Leder créant un véritable malaise. Son visage marqué par un regard noir et fixe, ses traits terrifiants, sans réelles émotions, parfois traversés par des sillons de sang et des perles de sueur suffisent à faire de ce film un film « coup de poing » qui par sa violence saura à coup sûr vous filler la nausée. 80 minutes enfermé dans la tête du tueur, dans son hystérie, son délire, sa folie, c’est éprouvant.
Deleuze
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le 26 mai 2013

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