En Allemagne, Schultze se retrouve à la retraite après avoir consacré sa vie active à la mine. Désormais, dans son environnement de nains de jardin et de petit pavillon bien propret, il partage son temps entre le bistrot et la pèche avec ses copains, les visites à sa mère en maison de retraite, et l’association locale de musiciens amateurs où il perpétue à l’accordéon l’art de la polka appris de son père. Un jour il capte sur sa radio un air de Zideko. Un nouveau monde s’ouvre à lui : on peut jouer de l’accordéon autrement. A partir de ce jour il n’a qu’une obsession, aller en Louisiane à la découverte de cette musique et de ceux qui la pratique. Ce film fait partie de ces "petits films" sans grandes références, fait de pas grand-chose, au rythme lent, sans star, et qui au bout du compte font passer un très agréable moment. Pas de grands mouvements de caméras, de flash-back ou d'effets spéciaux, mais des personnages vrais, des rencontres émouvantes, des modes de vie attendrissants, des plans parfaitement cadrés qui captent l’essentiel. On navigue avec tendresse entre légèreté de façade et acidité du diagnostic sociétal dans une forme de cinéma proche des chroniques des cinémas britannique ou nordique : on pense au finlandais Kaurismaki, au norvégien Bent Hamer ou aux Virtuoses de l’anglais Mark Herman. Un très agréable film d’émancipation sans prétention, mais plus profond qu’il n’y parait au survol du pitch.

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le 6 avr. 2020

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