Scooby-Doo fait le choix étonnant d'éclater d'emblée son mythique gang... pour mieux le recomposer 10 minutes plus tard, justifiant de pousser un peu plus loin leur caractérisation. J'ai ainsi bien aimé la Daphné de Sarah Michel Gellar en revancharde un brin parano et le film se retient d'assumer pleinement que cela a toujours été Vera la plus hot (les scènes coupées le confirment).
Le casting est d'ailleurs très bien fichu, tandis que les décors de Spooky Island sont particulièrement chouettes. La réalisation est fonctionnelle sans plus, et le scénario pas super follichon, avec un dénouement qui part trop en vrille. Le dosage des blagues de pets, rots et morves est également too much (fais pas l'innocent, James Gunn).
Les bâts les plus blessants de cette adaptation live de Scooby-Doo sont les effets numériques. Les CGI du chien devaient tenir la route à l'époque mais ce n'est plus le cas aujourd'hui, ce qui nuit pas mal au film ; le pire est son travestissement en mamie, avec des vêtements réels qui demeurent fixes alors que Scooby bouge dedans, donnant l'impression d'être un protoplasme. Les problèmes d'intégration dans l'environnement sont encore pires avec les streums (des resucées de Gremlins, à la résolution similaire), c'est vraiment pas beau et on voit toutes les ficelles d'interaction avec les acteurs. A la décharge des équipes, il semble que les producteurs aient largement sous-estimé le temps nécessaire à leur création.
Scooby-Doo se heurte au sempiternel problème des adaptations live de cartoon (quel intérêt artistique ? ) car il est difficile de tenir un vrai récit au-delà de la blague (dans le genre, la version parodique de Kevin Smith est suffisante). Mais reconnaissons au film qu'il tente au moins quelques trucs sympas dans un bel environnement.