Si l'évocation des royales affaires de la couronne britannique rencontrent un certain succès au cinéma et sous forme de séries sur les plateformes de streaming, adapter le roman de Sam McAlister, (la chargée de production de la BBC à l'époque) pouvait relever du projet casse-gueule (délicat pardon) .
Mettant en lumière les travaux d'approche d'enquête lors des semaines qui ont précédé l'interview catastrophique du prince Andrew à propos de ses relations et son implication dans l'affaire Jeffrey Epstein (pédophilie, réseau de prostitution, viols), Scoop s'en tire pourtant admirablement dans le traitement du propos. Le cinéaste fidèle au roman choisit en effet de ne pas développer le fond dossier Epstein, mais de se concentrer sur le rôle du prince Andrew adoptant un ton neutre, factuel, sans démonstration excessive, les mots et l’attitude de ce dernier lors de l’interview finale seront suffisamment éloquents pour que chacun puisse se forger son opinion.
C'est évidemment sous l'angle de l'immersion au cœur d'une l'enquête que débute le film, un cliché des deux hommes pris par un paparazzi à New York, dans une scène caractéristique désormais du genre, caméra et personnage en mouvement, atmosphère tendue reprenant les codes du thriller... Cependant, et même si les codes du film d'enquête continuent à être employés par la suite, le propos s'en détourne quelque peu en s'attachant à mettre en avant le travail de Sam , œuvrant non pas en la quête de vérité mais afin d'obtenir une interview du prince pour la BBC.
Tout l'intérêt du film réside dans ces "travaux préparatoires" alors même que le récit s'attarde dans un premier temps sur les personnages centraux de la négociation, Sam donc qui doit faire face au scepticisme de sa rédaction et Amanda Thirsk, secrétaire dévouée corps et âme au prince, mais dont elle précipitera la chute bien malgré elle. Andrew (Rufus Sewell) est lui, présenté comme un personnage un peu atone, opaque, parfois candide autoritaire mais toujours difficile à cerner, jusque dans ses réponses laconiques lors de l'interview finale point d'orgue d'un métrage qui constitue une bonne surprise (même si le fond et le personnages réclamaient un traitement plus profond) et un intéressant point de vue pour ceux qui ,comme moi n'étaient pas très au fait de l'implication d'Andrew dans le dossier Epsein