Voilà un film que j’ai raté à sa sortie ciné (je n’avais pas vraiment fais attention) et que j’attendais de pouvoir enfin découvrir depuis un moment. Et je n’ai pas été déçu ! À l’image du reste de la film d’Edgar Wright, le film est complètement déjanté et surréaliste, et pourtant génial. N’ayant pas lu les comics, je ne connaissais que ce qui était passé dans la pop culture, donc j’avais les bases de l’histoire. Toutefois, c’est bien sa dynamique qui en fait un film à part par rapport à d’autres sur un pitch similaire. Si je dois admettre que les deux derniers « evil ex » m’ont paru un peu superflu par rapport aux autres, le reste du film est un portrait assez réaliste sur la jeunesse et le passage à la vie d’adulte.
Même s’il est complètement halluciné par moment et n’hésite pas à briser notre suspension consenti de la crédulité à plusieurs reprise, le film est avant tout une forme de comédie romantique sous acide où l’évolution des personnages et de leur dynamique reste au cœur. Maladresse, naïveté, biais social ou encore coup de foudre sont autant d’éléments qui animent ces caricatures et ses archétypes pour en faire des personnages qui devront surmonter non pas un ennemi imaginaire, ou un ex particulièrement possessif, mais bien eux-mêmes. C’est pas un hasard si Scott doit s’y reprendre à deux fois pour vaincre Gideon.
Le mélange musique, jeunesse, amour, combat et comics fonctionne plutôt bien au cours du film et saura mettre à partie chaque aspect au bon moment dans un équilibre qu’on sent limite à chaque, à deux doigt de virer bordélique, mais qui parvient à se maintenir à chaque fois. Le film sera d’ailleurs plutôt bien rythmé (en dehors de ce que j’ai déjà souligné un peu plus haut), avec presque aucun temps mort en dehors pour se jouer du spectateur. On est accroché dès les premières scènes et ce sera difficile d’en décrocher avant la fin.
Le casting est plutôt correct dans l’ensemble. Chris Evans m’a fait mourir de rire dans ce rôle tellement stéréotype qu’il en devient génial. Michael Cera reste assez fidèle à lui-même mais parvient à se démarquer de ses partenaire pour avoir sa propre prestance, ce mélange de timidité et charisme dont il a le secret. Kieran Culkin est fabuleux dans ce qui est sans doute le meilleur rôle du film, Anna Kendrick et Alison Pill sont plutôt sympas, tandis que Mary Elizabeth Winstead et Ellen Young aident à porter le film par le haut. On pourra aussi citer les apparitions mémorables de Brie Larson, détestable à souhait, Brandon Routh, fantastique, et Aubrey Plaza, superbe. Un belle brochette qui se révèle à la hauteur.
Techniquement, la musique sera bien sûr au cœur du film et la bande son sera un régal. Les effets spéciaux et les cascades peuvent paraître un peu cheap par moment, mais je pense que ça renforce justement l’ambiance générale du film et ne fait que le rendre meilleur. De même que les décors, pas forcément extraordinaires, mais qui s’inscrivent aussi dans cette atmosphère si déjantée. Quant à la mise en scène, Edgar Wright nous régale encore une fois, avec des plans et des scènes bien foutus, mis en valeur par un montage millimétré et superbe.
Scott Pilgrim est un film de geek, peut-être LE film de geek, mais c’est surtout un film qui joue son concept à fond les ballons et ne recule devant rien pour assumer son idée. Un plaisir jubilatoire de bout en bout, des personnages marquants, une histoire simple mais efficace et parfaitement adaptée à l’atmosphère globale. Une réussite !