Bon, par où commencer ?
Premièrement, j'ai regardé ce film avec un bon état d'esprit, ouvert et réceptif, sans aucun a priori, au contraire. Un film se référant à la culture geek, avec des personnages décalés, sur fond de musique de zelda, c'était tout sauf de mauvais augure.
Deuxièmement, j'aime beaucoup le réalisateur de ce film, Edgar Wright, tout au moins ses deux précédents films, « Hot Fuzz » et « Shaun of the dead », qui tout en étant drôles et parodiques, ont un véritable contenu.
Troisièmement, je n'ai rien contre les films débiles, je suis très réceptif à l'humour gras et nonsensique quand il est assumé et bien amené. Aujourd'hui encore, un film comme «Dumb et Dumber » me fait pleurer de rire. J'y peux rien, c'est comme ça et j'assume.
Mais je ne demande au moins une chose dans un film : avant tout une bonne histoire, un enjeu, une base scénaristique, du concret quoi, quelque chose... Le but étant d'avoir envie de voir la suite, et accessoirement de rester éveillé devant l'écran.
Le problème avec ce film, c'est que, passées les vingt premières minutes (que j'ai trouvé par ailleurs plutôt réussies), qui permettent de présenter les personnages, de planter le décor et introduire un univers inventif et coloré, que reste-t-il à raconter ?
L'histoire d'un geek qui tombe raide amoureux d'une névrosée blasée de la vie qui change de couleur de cheveux comme de chemises. Bon, ok, pourquoi pas. Et puis, (unique) ressort scénaristique « incroyable », il doit affronter ses 7 ex-petits amis hargneux et déchaînés... Pourquoi ? En quel honneur ? Dans quel but ? Lui-même, premier surpris, ne semble pas le savoir !
Et puis survient le drame. Le premier ex-petit ami, sorte de Francis Lalanne sous ecstazy se met à chanter puis improvise en plein milieu d'un concert rock un ballet digne du plus mauvais navet bollywoodien... Soudain, le film bascule. Le scénario part en roue libre, toutes les lois de la physiques et du bon sens sont abolies, il n'y a plus ni règles ni logique, les acteurs livrés à eux-mêmes cabotinent à mort (pauvre Chris Evans, qui se lance dans une imitation grotesque de Clint Eastwood !). On se demande d'abord si le héros n'est pas dans un pur délire somnambulique, mais non... Et au bout du troisième ex-boyfriend, on se rend compte qu'il en reste encore 4 à supporter, tous aussi ridicules les uns que les autres. C'est répétitif et inintéressant au possible, le temps semble alors très long !
Reste un profond sentiment de gâchis : des trouvailles visuelles, des idées sympas, des chorégraphies inventives, et tout ça pour ne rien raconter... Là où un film comme « Eternal Sundhine of the Spotless Mind" arrive, tout en partant dans des délires décalés et baroques, à faire rire, émouvoir et captiver, en plus de nous faire réfléchir sur la relation amoureuse...
Mais ce qui me sidère le plus, ce n'est pas qu'une équipe technique brillante aie décidé, dans je ne sais quel accès de démence, de pédaler dans le vide et de brasser du vent. C'est de voir autant de critiques positives sur ce site... Réel engouement ou simple phénomène de mode ? L'avenir le dira.