It's Terror Time Again !!!

On a souvent fait tourner la VHS dans notre jeunesse, à la fois terrifié et fasciné par cet objet horrifique assumé qu'est Scooby-Doo sur l'île aux zombies. Ici, pas de pauvres gugusses cachés sous les masques qui pestent après cette "satanée bande de gamins et leur chien fouineur", non : ici, on a droit à de vrais zombies aux visages traumatisants pour les plus jeunes (clairement, ne faites pas comme nous : pas avant 6 ans), à des fantômes de pirates qui gémissent, à une ambiance mélancolique joliment mêlée aux décors vaseux de la Louisiane, à des

qui ne nous cachent pas leur transformation douloureuse... Vraiment, on ne s'attend pas à avoir une telle frontalité et maturité horrifique dans un Scooby-Doo, ce qui nous l'a fait adorer (malgré la frousse) dès le premier visionnage. On ne se lassera certainement jamais de cette course-poursuite sur It's Terror Time (de Skycycle) où l'on découvre que les zombies sont réels quand l'un se remet la tête en place en hurlant, quand la moitié de l'un d'eux continue d'avancer vers les héros (et qu'on voit qu'il n'y a ni robot, ni humain dedans...), et que les plans de monstres qui nous arrivent dessus s'enchaînent (des touristes en robes à fleurs en charpies qui sortent de la vase, des esclaves, des pirates, des soldats sudistes, tous morts à cet endroit...) dans une volonté honnête de nous faire comprendre que le film veut nous faire frissonner, nous prend pour des grands. Le film a donc l'audace de nous le dévoiler très tôt (plutôt qu'à la toute fin) : il n'y a aucun trucage, on va vivre notre premier Scooby-Doo en face d'un "vrai" monstre, et pour un gamin, cela change toute la donne. Mais, malgré les suées qu'on peut avoir face aux zombies, on se laisse surprendre par le final :

Le twist final nous reste comme l'un des meilleurs, très bien écrit, surprenant, qui renverse complètement nos émotions sur les monstres (

), et nous offre un dernier coup de barouf avec

(tout aussi effrayants que les zombies) qui est à des kilomètres d'un final disneyien... Ah, ça, quand on a grandi avec cette VHS étonnamment adulte dans ses mécanismes de l'effroi et dans son refus de désamorcer les monstres par un coupable humain, et surtout qui nous offre un twist impressionnant, on apprend à aimer se faire peur... Cause it's terror time again.