Ça te dirait de jouer à un jeu, Tara ?
Lettre d'amour d'amour à la franchise ?
Scream 2022 ou plus simplement Scream 5, arrive onze ans après le quatrième opus de la franchise qui initialement devait être le lancement d'une nouvelle trilogie et qui fut stoppé après la mort tragique du père fondateur de la saga '' Wes Craven '', qui avec Scream avait en 1996 ressuscité le slasher en proposant une vision satirique, réfléchi et nuancé des codes du cinéma horrifique et plus largement du symbole hollywoodien. Alors que l'on pensait la franchise enterrée à jamais avec entre&temps une tentative totalement loupée de renouvellement via le format série télévisée, voilà qu'un studio rachète les droits et fait appel aux réalisateurs Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillet pour proposer non pas un reboot comme il est coutume de le faire, mais une suite s'inscrivant dans la continuité des quatre films précédents avec pour solidifier le tout à la production le scénariste original de la saga : '' Kevin Williamson '' sur un scénario de James Vanderbilt et Guy Busick. Après 25 ans d'histoire, retrouver la saga avec les comédiens originaux sans choisir la case reboot ou pire encore le reboot déguisé en suite ( que je vais appeler : sequel nostalgique de l'original ) comme il est coutume de faire avec les grandes sagas actuelles et qui viennent détériorer le matériau original, rien que pour cela, je dis un grand merci au studio Spyglass Media Group pour avoir respecté les fans, les comédiens, la franchise Scream et surtout le réalisateur Wes Craven auquel on rend un véritable hommage. Bravo et merci !
J'ai l'impression que cette fois c'est différent.
Scream 5, la célèbre figure masquée Ghostface est de retour et bien que ce film s'avère en soit dispensable quel bonheur de poursuivre l'aventure débutée 25 ans plus tôt et qui aura fait couler beaucoup de sang. Scream 5 est pour une partie un sequel nostalgique et je déteste les sequels nostalgiques, pour autant celui-ci parvient à me faire passer la pilule car il opte pour un choix efficace en concentrant toute son autocritique et ça satire autour des sequels et de l'ignominie de ceux-ci au sein d'Hollywood qui se fout clairement des spectateurs. Par ici les allusions entre les lignes comme envers Star Wars ( avec une allusion directe au 8 ) et autres qui prennent cher et bon Dieu que ça fait du bien ! Un pseudo sequel qui se moque et qui critique des sequels : '' je ne peux qu'y adhérer ! '' Les 70 premiers pourcents du film ( qui se trouvent être les meilleures et de loin ) sont basées sur de la nouveauté agrémentée de clins d'œil alors que les 30 derniers pourcents du long-métrage ( qui sont les plus faibles ) sont totalement dans la ligne de conduite d'un sequel nostalgique de l'original que je ne condamne pas totalement malgré une déception évidente, car je le vois plus comme un hommage autour du travail de Wes Craven. Les fans de la franchise ne seront pas dépaysés ! Références cinématographiques horrifiques, et pop culture en veux-tu en voilà. Satire autour du système hollywoodien que Wes Craven aimait tant critiquer par le biais de ses quatre films Scream et que l'on retrouve dans le récit dans une optique plus ou moins pertinente dans la ligne de conduite du regretté cinéaste. Aucune invraisemblance honteuse, ni de plagiat à dénoncer. Pour autant, est-ce un bon film ?
Je ne sais pas quel lien il a avec notre passé mais on se retrouve tous ici et je dormirai pas tant qu'il sera pas mort.
Scream 5 est un slasher sympathique au contenu nerveux, rythmée et gore qui se fait plaisir en matière de meurtres avec des scènes particulièrement violentes qui mettent en avant un Ghostface plus brutal et impitoyable que jamais. Chapeau à l'excellente séquence d'ouverture qui livre un échange verbal entre la future victime et Ghostface d'une intelligence très appréciable. À noter que la méthodologie d'harcèlement du tueur masqué est ici plus cruelle et perverse que jamais. La mise en scène a des coups de génie avec des séquences habilement filmées qui parviennent à véhiculer des plans intelligents favorisant la surprise en déjouant les attentes, ou en créant une tension palpable et suffocante autour de certains meurtres. La scène d'ouverture est implacable ; le chapitre de l'hôpital dévastateur ; l'attaque contre le shérif et son fils percutant ; l'ensemble des confrontations contre le Ghostface '' féroce '' et ''acharné ''; en bref, on en a pour notre argent ! Il est regrettable que le chapitre final ne soit pas dans une ligne de conduite similaire, préférant surfer sur quelque chose de plus convenue ce qui apporte une conclusion qui nous laisse sur la faim et nous empêche de sortir pleinement satisfait du film. Des références et des allusions plus ou moins subtiles à l'entièreté de la saga Scream ( dont la saga fictive Stab qui en devient une véritable saga fictive dans une saga cinématographique ) sont présents tout au long du long-métrage qui n'oublie pas heureusement d'être avant tout une œuvre à part entière au sein de la franchise en la bouleversant par certains choix radicaux, même si on peut regretter ce finale qui aurait mérité bien plus d'impacts, de saveurs et de nouveautés. La musique de Bryan Tyler n'est pas mauvaise avec quelques titres plutôt efficaces faisant quelques références à l'excellente partition originale qui est toujours un cran au-dessus.
- On en est déjà à trois attaques, tu as une arme ?
- Tu parles à Sidney Prescott, évidemment que je suis armé.
C'est avec un plaisir toujours aussi extrême qu'on retrouve nos trois héros favoris avec lesquels on a vieilli. Sidney Prescott par Neve Campbell que j'aime toujours autant et qui ici tient un rôle secondaire conséquent d'exécutrice sévère inflexible agissant comme un véritable bourreau contre Ghostface et pas une seule fois comme une victime, ce qui colle parfaitement au personnage et à son parcours qui l'a transformée logiquement en une Sidney déterminée qui enfin a eu droit à sa consolation méritée après tant de déboires en étant mère de deux enfants ( cela ne vous rappelle rien ? ). Gale Weathers Riley par Courteney Cox m'a étonnamment surpris en étant bien moins ironique, tranchée et capricieuse que dans les autres opus, continuant sa relation laborieuse faite continuellement de séparations et de réconciliations avec son bien-aimé : le shérif Dwight. Un couple dont on ne se lasse pas. David Arquette en tant que shérif Dwight alias Dewey Riley retrouve le tempérament sérieux ( nuancé par un brin d'incompétence mais d'un courage à toute épreuve ) qui le caractérisait si bien dans le second opus et à moindre dose dans le troisième, et qu'il avait perdu dans le quatrième dans une mouvance plus pittoresque, froussard et inexpérimenté qui nous ramenait sans aucune logique à sa première apparition. Ici, Dwight reprend du service et se pose comme le meilleur personnage du film. Un trio qui en aura vu des vertes et des pas mûrs et qui nous aura offert des bons moments à travers une longue histoire sur 25 ans, où ils auront bien évolué. Un barround d'honneur aux trois comparses qui fonctionne.
Il y a certaines règles pour survivre.
On retrouve Marley Shelton sous les traits de l'ancienne adjointe Judy Hicks qui m'avait agacé dans Scream 4 et qui s'en sort bien mieux ici. Heather Matarazzo que l'on avait pu voir dans Scream 3 est également de retour en tant que Martha Meeks, la sœur du personnage emblématique '' Randy '' par Jamie Kennedy, dont on aperçoit à plusieurs reprises la photo. Les nouvelles héroïnes incarnées par Mélissa Barrera pour Sam Charpentier, et Jenna Ortega pour Tara Charpentier ne sont clairement pas dénuées d'intérêts avec quelques tentatives osées autour du personnage de Sam. On regrettera tout de même un manque de charisme autour de celles-ci. Le personnage de Richie Kirsch par Jack Quaid m'a fait marrer. Le reste de la distribution représentée par quelques têtes reconnaissables comme celle de Dylan Minnette pour Wes Hicks, Jasmin de Savoie Brun pour Mindy Meeks-Martin, Sonia Avmmar pour Liv McKenzie, Mikey Madison pour Ambre Freeman, Maçon Gooding pour Chad Meeks-Martin, ou encore Kyle Galler pour Vince Shneyder, ne cassent pas la baraque mais remplissent suffisamment bien le rôle de chair fraîche pour Ghostface pour justifier leurs apparitions.
Il s'en est pris uniquement à des gens liés au premier tueur.
SPOILER / SPOILER / SPOILER
SPOILER / SPOILER / SPOILER
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Petite déception autour des deux identités autour du Ghostface qui sont certainement parmi les moins marquants de la saga. L'objectif qui les animes est téléphoné et surtout déjà vu. Ils manquent clairement de charisme et surtout rappellent d'autres tueurs de la saga comme Mickey Altieri par Timothy Olyphant vu dans Scream 2, qui fut approché par son complice féminin Debbie Salt alias Mm Loomis par Laurie Metcalf via les réseaux sociaux, exactement comme pour ici, au même titre que Jill Roberts par Emma Roberts vu dans Scream 4 qui sert pour Scream 5 de relecture caricaturale à l'autre assassin. Vu l'excellent travail autour de ce nouveau Ghostface qui est radicalement convaincant, on était en droit d'en attendre bien mieux autour de l'identité de celui-ci.
Par ici les clins d'œil familiaux avec de nombreux personnages appartenant aux autres opus de la saga et c'est tout ce qu'il y a de plus logique puisque Woodsboro est une petite ville et que par conséquent après 25 ans d'histoire rien de plus anormal de trouver des liens avec d'autres. Néanmoins, il y en a un qui va faire parler avec le personnage de Sam Charpentier qui n'est autre que la fille de Billy Loomis par Skeet Ulrich qui revient à travers les hallucinations de Sam qui semble avoir hérité de quelques gènes néfastes de son père. Un retour mis en forme tel un Dexter ( de la série télévisée ) guidé par son père qui ne me dérange pas mais qui me laisse encore songeur quant à l'utilité de cette approche dans le récit. Réutilisation facile juste pour le clin d'œil afin de faire plaisir à certains fans ? Un véritable objectif scénaristique devant jouer un rôle important dans un prochain Scream ? Je n'en suis pas encore très sûr, c'est pourquoi je laisse pour le moment la parenthèse ouverte.
Je n'ai pas honte de le dire, j'ai lâché une larme lorsque Sidney prend dans ses bras Gale pour se réconforter toutes deux dans la peine et les pleurs la mort de Dewey. Après 25 ans de fidélité envers la saga, voilà que Dewey tire sa révérence au cours d'une mort particulièrement violente qu'il aura vendue chèrement au Ghostface. Comment y rester insensible, c'est comme si un membre de ma famille venait de mourir. Adieu Dewey, merci pour ces nombreuses années où tu auras agrémenté ma passion de cinéphile à travers une saga horrifique qui m'aura vu vieillir depuis ma plus tendre enfance jusqu'à aujourd'hui et qui fut à l'origine de ma passion pour les slashers. Tout ceci me laisse comprendre que si d'autres suites il y aurait, je ne serais clairement pas prêt à dire au revoir ( surtout dans de telles circonstances ) à Gale, et encore moins à Sidney mon idole du genre depuis toujours.
FIN SPOILER/FIN SPOILER/FIN SPOILER
FIN SPOILER/FIN SPOILER/FIN SPOILER
FIN SPOILER/FIN SPOILER/FIN SPOILER
CONCLUSION :
Scream 5 réalisé par Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillet marque le retour de la saga horrifique éponyme de Wes Craven qui pour la première fois n'est plus aux commandes. Si l'inquiétude du retour de la franchise à succès sans son cinéaste fétiche demeurait, fort est de constater que ce cinquième opus se présente comme une suite digne reprenant le thème satirique autour des codes du cinéma horrifique et du système hollywoodien autour de massacres particulièrement violent. Le fan que je suis ne peut rester insensible à cette proposition !
Une saga qui n'est pas encore entièrement ressuscitée et qui demanderait encore à convaincre autour des deux nouvelles héroïnes qui ne seraient encore se passer de l'iconique Sidney Prescott, mais qui s'illustre comme un hommage respectueux ( avec du positif et du négatif ) autour de l'œuvre de Wes Craven, et c'est déjà pas mal.
Je suis passé par là, encore et encore, ce sera ta vie à partir de maintenant parce que qui que ce soit, il va pas te lâcher.