Le surligneur, on peut se l’avouer maintenant, c’est moche, c’est des couleurs ridicules et ça pourrit ce qui est écrit, et c’est donc le principe du film, qui surligne le moindre jump scare vrai ou faux par une musique quasi-bruitiste et une montée du volume, mais aussi le fusil de Tchekhov qu’est l’inhalateur pour ceux qui auraient passé trop de temps à attendre leur pop-corn avant d’entrer en salle. Et ça tourne à la mise en abyme stérile, la place de tout un chacun étant laborieusement expliquée, dans une société à deux vitesses où les jeunes font à peu près ce qu’ils veulent, y compris une fête le soir d’un meurtre dans la maison du premier carnage, et où les vieux sont tous des acteurs des événements précédents, car il s’agit de replaire aux fans après une série aux débuts encore plus ratés que Scream 3. Qui meurt et pourquoi seulement d’un coup dans le cou, qui ne meurt pas et pourquoi après un surinage en règle, ça n’a franchement pas d’importance, mais ça mène à tuer un marqueur de la franchise pour relever l’intérêt, et c’est ce pauvre Dewey qui paye, en lieu et place d’une Courteney Weathers au visage à moitié figé par le Botox. C’est ce qu’on appelle un « requel », ou ce qui voudrait s’appeler comme tel pour faire croire à son originalité, se prétendre prototype ou faire croire à sa raison d’être, mais le « for Wes » conclusif apparaît comme le truc en trop, pour ne pas dire une signature cynique.
Pour public averti (et capable de suspension consentie de la mémoire mais pas trop) : Scream (2022) de Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillet (qui s’étaient déjà essayés à refaire avec leur Ready or not, puisqu’il s’agissait plus ou moins d’une version féminisée de The most dangerous game), avec même Skeet Ulrich dans l’équipe des vétérans, et la sélection habituelle de jeunes interchangeables (avec Priyanka Chopra et autres Logan Lerman, que ses propres fans prennent parfois pour Dylan Minnette)
Avis publié pour la première fois sur AstéroFulgure