Et bin !
Je ne connaissais pas la saga Scream et l'idée que je m'en faisais était très éloigné de la vision que cette cinquième itération m'en a donné.
J'ignore si le premier opus ou même ses trois suites avait le même propos ou quelque chose d'avoisinant, je ne pourrais donc pas y porter un regard objectif, navré...
Tout ce que je peux vous dire, c'est que si "Scream" premier du nom était identique à celui ci, alors j'ai vraiment de quoi m'en mordre les doigts et quelque chose me dit que je ne suis pas le seul, car ce film est bien plus subtile qu'il n'y parait et dispose selon moi de trois niveaux de lectures :
1. Le premier qui sera accessible à tous les publics :
Scream peut être vue comme un slasher extrêmement minimaliste et grossier dans ses mécaniques d'écriture. Un tueur masqué surnommé "Ghostface" fan d'une saga horrifique fictive répondant au nom de "stab" procède à des meurtres au couteau suivant un mode opératoire sensiblement proches de cette dernière... Et c'est tout...
Bon, là, vous l'aurez compris, c'est le niveau de lecture 7+... Et encore.
2. Le second qui sera (selon moi) accessible aux détracteurs pures et dures de la franchise
En se basant sur la première lecture, Scream prend l'allure d'une mauvaise parodie de films d'horreur, qui singe les mécaniques de ces derniers pour les tourner en dérision et souligner de façon hypocrite le côté putassier des films dont il se moque. Le tueur prenant pour exemple une fausse saga horrifique prolifique et (volontairement ?) nanardesque pour source d'inspiration et se permettre à (lui aussi) de proliférer aux travers de cinq itérations.
Pourquoi je dis hypocrite ? Parce que cela insinuerait que le film se contente de réchauffer les plats du genre slasher pour devenir une bête copie de ce qu'il dénonce ! (c'est un peu ce qu'a fait Jurassic World avec le paysage cinématographique Hollywoodien au sens large)...
3. Le dernier qui sera à mon sens le plus juste et le plus intéressant pour l'apprécier à sa juste valeur
En réalité, Scream ne se moque pas du cinéma de genre slasher à proprement dit, mais plutôt du cinéma de commande, de l'action de la part d'un cinéaste peu scrupuleux (ou plutôt intègre) de déléguer le rôle de maitre de l'œuvre à sa fanbase. Car finalement, qui est Ghostface ? A défaut d'être une caricature bête et méchante d'un tueur à la lame facile, c'est l'antagoniste du film d'horreur : Le fan !
Celui qui exige la perfection au réalisateur en charge de l'opus et qui lui fera un procès d'intention s'il échoue à le stimuler en tant que spectateur à la fois idolâtre... et impitoyable (fan quoi...) !
C'est cette lecture qui me pousse à dire que "Scream" est un film nécessaire. Un film qui rappelle tout le caractère contradictoire qu'implique le rôle de "fan".
On veut être surpris, pire encore, on l'exige, mais on donne des cours en la matière au cinéaste jusqu'à donner sa propre version d'un bon slasher... Et ensuite, on crie au manque de créativité quand celui ci cède au caprice et transpose ladite vision...
Le serpent qui se mort la queue en somme...
Si l'on part de cette troisième lecture, la seule chose qu'on puisse reprocher à ce film, c'est de ne pas être assez attractif au premier abord ! Car je connais bien des types de public qui ont grand besoin de ce film. Je pense notamment à celui de Star Wars à qui "Scream" ferait l'effet d'une douche froide bien appréciable !
Du coup, j'attends d'aller voir sa suite...
Les anciens me feront probablement attendre jusque là ! ;-)
Du moins, je l'espère !