Slasher : le come-back raté

Dix ans après le dernier film qui, malgré quelques qualités, n'arrivait à la cheville du premier voire même du deuxième opus, revoici une des légendes du cinéma d'horreur : Ghostface. Le tueur masqué qui a relancé le slasher à la fin des années 90 est donc de retour, toujours sous la tutelle de Wes Craven et à nouveau interprété par le trio original, à savoir les oubliés Neve Campbell, David Arquette et Courteney Cox.

Sortant au beau milieu de films d'horreur toujours plus trash les uns que les autres, ce quatrième volet se veut être autant un hommage au premier film qu'un clash entre les générations, le vieux slasher ayant été mis aux oubliettes avec l'arrivée des derniers longs-métrages ultra-gore du type Saw et les innombrables remakes comme La Colline a des yeux ou encore Massacre à la Tronçonneuse. Mais Wes Craven n'est pas né de la dernière pluie.

Il joue avec les codes comme avec une marionnette, se pastichant lui-même tout en critiquant le monde moderne via l'utilisation à outrance des webcams, de Facebook et d'Internet. Ainsi, les références au cinéma contemporain sont légion et côtoient même avec humour et auto-dérision les bases instaurées par le premier Scream.

Toutefois, malgré son côté légèrement irrévérencieux (on se moque à tout va des suites à outrance comme Saw ou encore des "films dans le film" instaurés auparavant par Craven himself), l'histoire principale reste classique et, du script de Kevin Williamson, il ne reste que des bribes et des idées, la quasi-intégralité du scénario ayant été remanié dans l'ombre par Ehren Kruger, "responsable" des frasques de Scream 3 et du remake The Ring.

Quant à la palette de nouveaux venus, elle reste sympathique sans toutefois égaler ses prédécesseurs et demeurent au final des 'remakes' des personnages originaux (l'incollable sur les films d'horreur, la journaliste prétentieuse, la fliquette obstinée, les potiches etc...). Au milieu de tout ça, nos trois vieux héros patinent, cachetonnent et puis s'en vont, fatigués de rejouer une énième fois un rôle qui leur a collé à la peau.

On soulignera également du cabotinage ici et là dans les morts de quelques protagonistes - pardon, de tous les protagonistes. Heureusement, la révélation finale dévoilée en deux temps nous assène d'un bon vieux whodunit bien fagoté. Ainsi, on rigole plus qu'on ne sursaute et la nostalgie s'empare à chaque minute de nous, pauvres adolescents autrefois terrorisés par un coup de téléphone et un masque blanc. Résultat ? Est-ce que Scream 4 vaut finalement le coup ? Oui... à condition de bien connaitre les règles.