Scream girl de Todd Strauss-Schulson est une comédie horrifique rendant un hommage bien appuyé aux slashers des années 80 dans la veine ouverte et sanglante des Vendredi 13. Le film s'appuie sur un concept assez malin puisque un petit groupe de jeunes gens, en tentant de fuir l'incendie d'une salle de cinéma, se retrouvent carrément à l'intérieur du film qu'ils étaient en train de regarder ; l'occasion pour une jeune fille de retrouver dans la fiction sa mère décédée dans la réalité et actrice de film d'horreur par le passé.
Quelque part entre Scream, Tucker and Dale fight le mal, The last action hero et La rose pourpre du Caire, le film propose donc un concept plus amusant que vraiment originale afin d'offrir un regard à la fois nostalgique et amusé sur les slashers calibrées de la grande période des années 80. Sans être transcendant le concept et le film fonctionne plutôt bien offrant de très bon moments de comédies notamment avec un personnage de fille chaudasse un peu cruche contrainte par la force de rester habillée durant tout le film pour ne pas faire venir le tueur à la machette. Sur un registre plus étonnant le film se révèle parfois émouvant grâce au deux actrices Taissa Farmiga et Malin Ackerman et à la jolie relation mère fille qu'ils entretiennent dans le film. Drôle et référentielle sans tomber dans le cynisme, ni la grosse parodie bien lourdingue ; utilisant la plupart des codes du slasher sans les dénaturer à des fins comiques ; Scream girls est un petit film qui parvient très vite à imposer son capital sympathie aux fans de cinéma de genre. Si il n'offre pas de véritable réflexion sur le genre le film comporte quelques belles idées de mise en abîmes et de mise en scène comme lorsque les personnages regardent le générique de fin du film (dans le film) se dérouler dans le ciel.
Malheureusement le film souffre aussi de quelques défauts majeures qui l'empêche de s'imposer comme une vraie référence de la comédie horrifique à commencer par un tempo qui retombe lors de la dernière demi-heure et une incapacité à simplement dépasser le concept de son idée originale. Plus embêtant encore le film est extrêmement timoré voir complètement dénué de séquences horrifiques digne de ce nom, ce qui pour un film lorgnant de manière référentielle du coté de Vendredi 13, The burning ou Massacre au camp d'été est une vraie faute de goût. Le pur nostalgeek que je suis aurait aussi adoré retrouver au générique du film , ne serait ce que le temps d'une courte apparition, une figure emblématique du genre ou une vraie scream queen de la belle époque.
Sympathique et malin, drôle et émouvant, Sream Girls de Todd Strauss-Schulson est au bout du compte une petite comédie horrifique sans prétention des plus fréquentable ; si le réalisateur s'était un peu plus lâché sur le gore et la déclaration d'amour totale au genre on aurait pu alors tenir un film flirtant avec les fleurons du genre comme Shaun of the dead.