S’il ne devait rester qu’un film rendant hommage aux films d’horreur typiques des années 80 (ou « slashers » pour les plus anglophones d’entre nous), The Final Girls serait l’élu incontestable.
Certains crieront à l’imposture et me citeront le cultissime Scream pour appuyer leurs dires. Certes, l’œuvre de Wes Craven avait su utiliser avec style les codes du genre pour en proposer une relecture intéressante et en y insérant ici et là quelques mises en abyme...
Mais The Final Girls (comprenez celle qui survit toujours à la fin) pousse encore plus loin l’aspect métaphysique, puisque les protagonistes du film d’horreur sont dans un film d’horreur, tout en ayant conscience d’y être ! Partant de ce postulat assez casse-gueule car on pourrait s’attendre à voir une énième parodie sans saveur (cf la saga Scary Movie), The Final Girls dévoile une intrigue assez linéaire mais parfaitement respectueuse du matériau d’origine sur lequel le film s’appuie. L’histoire joue avec les codes de manière habile et rend une copie parfaite : flash-backs en noir et blanc, scènes en slow-motion, personnages stéréotypés et punchlines badass etc. D’autres films s’étaient également essayés à l’exercice (comme le sympatique Tucker & Dale vs. Evil), mais le côté méta apporte une réelle plus-value à l'oeuvre.
Tous les clichés sont exploités à outrance mais très intelligemment, nous évitant une auto-caricature totalement décérébrée sans pourtant être condescendant dans son propos. C’est un film de fan avant tout, et le réalisateur prend autant plaisir que nous en ne nous épargnant aucun stéréotype : la bonnasse de l’équipe qui meurt en premier, le tueur traumatisé dans son enfance et qui hante un camp de vacances perdu au milieu d’une forêt un peu glauque, la fille bien sous tous les rapports qui assène le coup fatal au tueur etc.
Grâce à son aspect métaphysique usé à l’extrême (même la durée du film respecte les fameuses 92 minutes caractéristiques du slasher moqué !) et des acteurs qui ont l’air de s’amuser (avec des têtes connues du petit écran américain), The Final Girls rend donc un vibrant hommage aux slashers, permettant au genre d’entrer toujours plus dans la postérité. Un must-seen, dont le DTV va peut-être renforcer son aspect culte dans les années à venir.