Alan Clarke tourne une première version de son histoire destinée à la BBC, mais cette version sera censurée à cause de sa violence. Tant pis, on prend les mêmes et on recommence. Quelques années plus tard, il rassemble de nouveau son équipe et ses acteurs et tourne une deuxième version, qui sort en salles en 1979 et qui est la version qu’on connait aujourd’hui.
Et on comprend sans mal pourquoi le film a pu choquer. SCUM est un film violent, sans concession. Une claque.


L’histoire commence alors que trois nouveaux arrivent dans un centre de détention pour mineurs. Le film montre sans fard la violence qui rythme la vie de ces détenus. En effet, Carlin, Davis et Angel ne seront pas épargnés, ils seront traités comme des moins-que-rien et devront lutter pour s’imposer dans ce microcosme où règne la violence. La prison possède ses propres règles, et chacun doit composer avec ces règles. On comprend très bien le rapport de pouvoir qui existe entre les nombreux détenus, de même qu’entre les détenus et les gardiens.


Les trois personnages principaux permettent chacun d’explorer des thématiques différentes. Le personnage de Carlin est sans doute le personnage le plus mis en avant et le plus développé, les autres personnages sont en retrait et ont moins de relief, ce qui est dommage, mais ça n’enlève rien à l’impact produit par ce qui leur arrive.


Le personnage d’Archer, qui mène sa propre révolte silencieuse est sans doute le personnage le plus intéressant dans cette galerie de délinquants. Totalement en marge de cette mini société, il ne renonce pas à ses idées, à sa liberté de penser, et comme il aime le répéter, « ils ne [m]’auront pas ».


Les acteurs sont tous impeccables et la mise en scène nous fait très bien ressentir l’enfermement des persos. C’est brut, c’est froid et douloureux. La tension monte jusqu’à exploser. La musique inexistante et la mise en scène sans fioritures rendent le film quasiment documentaire et particulièrement fort.


La violence y est montrée de manière très explicite, âmes sensibles s’abstenir, mais Alan Clarke a très bien réussi avec Scum à dénoncer les conditions de détention dans ces prisons pour mineurs.

JulieRaffestin
8
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le 19 mai 2020

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Julie

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