Claire, depuis qu'elle a été surprise en forêt par un violent orage, a des troubles de la mémoire. Elle éprouve également de la peine à trouver ses mots. Une confusion somme toute bénigne, mais comme leur mère est décédée de la maladie d'Alzheimer, Nathalie décide d'emmener sa soeur consulter le professeur Licht.
Le médecin se veut rassurant. Claire n'a que 32 ans, et c'est encore un peu tôt pour ce qu'on appelait il y a peu encore, la sénilité. Il accepte néanmoins de faire quelques examens. Et de surveiller Claire en l'intégrant à sa clinique de jour : la jeune femme y passera ses journées mais retournera chez elle chaque soir.
A travers le personnage de Claire, on découvre l'établissement médicalisé qui a tout de la bonne pension de famille. On y plaisante, on y rit. De nombreuses situations cocasses y sont filmées. Des scènes bourrées d'un humour simple mais authentique. Le personnage de Claire, timide, effacé mais qui s'intègre rapidement à la bande de joyeux drilles est attachant. Elle y rencontre Philippe dont elle tombe amoureuse.
Mais la première moitié du film est trompeuse. Peut-être même un peu traître. Car il ne s'agit finalement pas d'une douce comédie romantique, d'un gentil petit film agréable à regarder en toute insouciance. Car Claire décline rapidement. Ce qui n'était q'une confusion devient peu à peu un handicap. Dans le genre lourd, préoccupant, stressant. Pour elle comme pour son entourage. Car si le médecin perd rapidement ses illusions, Claire a elle aussi conscience de la réalité de la maladie.
Se souvenir des belles choses est un film d'une grande finesse, d'une grande intelligence. La maladie y est montrée sans pathos, dans sa simplicité quotidienne. Un combat de chaque jour, avec ses inéluctables reculs, sa profonde détresse mais aussi parfois ses petites victoires. Une Isabelle Carré touchante dans son rôle de jeune femme à la fois perdue et consciente de son état et de ce qu'il implique.