En pleine tempête
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Le seul nom de Bong Joon-Ho a donné envie à certains de voir Sea Fog. Aujourd’hui, un nouveau nom s’inscrit : celui de Sim Sung-Bo. Dans quelques années, on en parlera comme le genre de réalisateur à succès dont le premier film était déjà une grande réussite. Ce premier film, Sea Fog, est très bon à tous les niveaux.
On retrouve en tête de casting un remarquable Kim Yun-Seok (du duo Chaser/Murderer) qui campe un rôle de capitaine de navire profond et incroyablement charismatique. Il y a bien d’autres noms qui méritent qu’on en parle, mais difficile de retenir et de ne pas confondre tous ces patronymes.
Si Sea Fog est une telle réussite, c’est que l’ambiance conférée est très rapidement acceptée par le spectateur, au point qu’on en oublie que des éléments perturbateurs vont intervenir. On est bien, avec ces marins, leur vie à bord, ce poisson dans la cale, ces outils rangés chaotiquement à leur place, ses pieds sales qui se posent partout, cette eau qui les entoure.
Et soudain, la vie. Le film prend une tournure différente, tout change lorsque des vies sont confiées aux marins. La vie de cette femme qui tombe une première fois à l’eau, la vie de cet homme qui veut être mieux traité. Mais qui dit clandestin dit aussi autorité. C’est là qu’intervient véritablement le capitaine, dont la caméra captera si bien le moindre de ses mouvements nets, de ses décisions directes. Tout en restant assez classique, le film est happant, intriguant, et esthétiquement remarquable.
Et soudain, la mort. Une grosse surprise intervient dans la seconde partie du film. Un évènement totalement ahurissant, amené de la meilleure des manières, et ce qui suit le sera également. Sea Fog devient ce qu’il est : un pur film coréen, dans la lignée des plus grands. La violence est amenée comme seuls les coréens savent le faire, le bateau devient un terrain, la brume le transforme en labyrinthe, les personnages révèlent leur vrai nature. Cela pourra paraître une trop grosse rupture avec la première partie, mais le film est totalement cohérent.
Humour noir, jump-kicks, caméra qui embellit le moindre cassage de vitre, sang et larmes, on a là définitivement un grand film coréen. Qu’en est-il alors de la fin ? Happy End ?
Le final est encore une fois remarquable, et évite les plus grosses facilités. Par deux fois, la conclusion rêvée est évitée.
Même les pieds sur terre, tout peut encore chavirer.
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le 7 avr. 2015
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