Destiné au départ pour la télévision, ce téléfilm de Kyoshi Kurosawa, réalisateur bien trop surestimé en France à mon goût, reprend le scénario du roman Seance on a Wet Afternoon qui avait déjà connu une adaptation au cinéma en 1964 en Angleterre du même nom. Mais Kyoshi Kurosawa ne s'arrête pas là puisqu'il décide de rajouter des éléments fantastiques au récit. Ainsi il se permet de rajouter des fantômes traditionnels japonais et même ce qui a fait l'objet d'un de ses derniers films, un Doppelganger : une projection de son double.
La réalisation est plutôt soigné pour un téléfilm même si on sent bien le passage du format TV 4/3 au format cinéma 1.85 avec des cadres parfois qui coupent le front des personnages ce qui est plutôt agaçant. Au casting, on retrouve l'acteur fétiche du réalisateur : le grand Koji Yakusho qui s'est imposé comme une valeur sure du cinéma Nippon avec des films comme L'anguille de Imamura ou encore Kamikaze Taxi et Choices of Hercules de Masato Harada. Comme à son habitude il joue très bien, tout en retenu, mais malheureusement ça ne suffit pas pour sauver le reste du métrage.
Alors que le début du film part vers le fantastique, il va vite se transformer en polar avec une base de scénario plutôt intéressante mais malheureusement complètement prévisible et donc très ennuyante. Arrivé donc à un certain point, on ne peut que regarder lentement le film évoluer péniblement, essayant de s'étirer au maximum pour pouvoir dépassé l'heure et demi et enfin atteindre son dénouement attendu. Seul le caméo de Sho Aikawa jouant un exorciste nous sortira de cette torpeur afin de faire sourire pendant quelques instants les personnes connaissant le personnage.
D'ailleurs les festivaliers ne se s'y sont pas trompés. Alors qu'à chaque séance, même lorsqu'il n'y avait que 20 personnes, les gens applaudissaient le film à la fin de la séance, ici alors que la salle était pleine, rien, les gens se pressant de sortir prendre l'air afin d'échapper à la lourdeur pesante du film. Séance est de loin le plus mauvais film que j'ai pu voir au festival.
On peut encore se demander pourquoi après un Jellyfish déjà médiocre, les distributeurs décident de nous ressortir un téléfilm dont l'intérêt est plus que discutable alors que certain de ses films, comme Doppelganger justement, n'a toujours pas trouvé de distributeur. C'est comme si aujourd'hui, si l'on prenait l'exemple de Kitano, Getting Any sortait en salle à la place de Zatoichi...