Secteur 7 est une série B coréenne sortie dans une indifférence compréhensible au vu de la catégorie du film : une série B animale. Néanmoins nantie d’un budget confortable, d’un cadre original (une station pétrolière) et d’un pitch intriguant, Secteur 7 est un film fréquentable, qui compense ses nombreux défauts avec des qualités appréciables, sans avoir pour autant la carrure promise.
Autant le dire immédiatement, on n’a pas vu de série B animale de cette ampleur depuis Peur Bleue de Renny Harlin. Le gigantesque complexe de laboratoires est ici remplacé par une plate forme pétrolière désertée par l’équipe courante, ne laissant que la maintenance occuper les lieux. Il en va de même pour les origines de la créature, floues et plutôt naturelles (une vague manip pour changer la taille, c’est tout), puisque nous parlons d’extrêmophiles, remontant des profondeurs pour chercher de la nourriture. Le contexte est donc riche de promesses, surtout quand on aperçoit le design de la créature en question. Ne ressemblant pour ainsi dire à rien de connu, aussi teigneuse que le jouissif The Host, le monstre fait son taf et justifie à lui seul la vision du film. En fait, il n’y a que lui et la relativement bonne qualité des effets spéciaux qui justifient vraiment le visionnage. La station n’est au final que peu exploitée (à l’exception d’une bonne scène dans la salle de forage), quand on s’amuse de certaines incohérences (je doute vraiment que tout un labo soit dédié à la recherche et à la protection des environnements marins extrêmes sur une plate forme pétrolière), et les acteurs se révèlent peu sympathiques. Sincèrement, ils finissent par nous casser les noix avec leurs problèmes, on ne s’attache jamais à eux, ils ne font que ralentir le mouvement… Heureusement, le monstre se manifeste assez souvent et diminue drastiquement leurs effectifs, se révélant coriace. Si le numérique fait des merveilles, le final à moto est quand même assez artificiel, le dynamisme des scènes soulignant à chaque instant le fond vert sur lequel joue l’actrice. Restent quelques jolis affrontements avec la créature, relativement peu de gore (un peu de sang, c’est tout) et un film d’horreur amusant qui ne va jamais plus loin que ses arguments de base. Dommage pour les personnages quand même, quelques efforts n’auraient pas été de trop…