Quand Honneur rime avec Horreur.
Un après-midi dans un petit village de Sicile, sous une chaleur étouffante, dans la demeure de la famille Ascalone, tout le monde fait la sieste. A l'exception de Peppino, promis à Matilde, et de la jeune et jolie sœur de cette dernière, Agnese qui fait ses devoirs. Peppino séduit Agnese, elle tombera enceinte.
Que peut être la réaction d'un père face à une telle situation, un père qui quelques minutes plus tard, lit sous toutes les coutures une lettre envoyée par un prétendant à une autre de ses filles, et qui s'emporte de tout son être lorsqu'il découvre un petit mot doux caché à l'arrière du timbre.
Une fois encore on est dans une comédie italienne féroce, une satire agencée par Pietro Germi qui passe au crible les mœurs et les coutumes de la Sicile dans le début des années 60. Une société dans laquelle tout est question d'honneur, d'image, du respect de la famille, du nom de famille. Une fille qui perd sa virginité avant le mariage ne peut plus exister, elle est finie, morte, c'est une putain aux yeux de tous et le déshonneur ultime pour la famille. Et c'est pareil et d'autant plus absurde du coté de l'homme. Peppino après avoir déshonorée Agnese refuse de l'épouser car elle est déshonorée et peut importe que ce soit par lui.
Germi prend un malin plaisir à exposer tout ça, à l'amplifier et à le tourner à la farce ridicule. Monstrueusement ridicule.
Sous son œil critique il fait de ce monde là un monde rance. Pas étonnant que l'on entende à plusieurs reprises le Deguello, son film est un champ funèbre, ironiquement funèbre sur un petit monde absurde qui pu la mort, la pourriture et la crasse.
Et son film est très drôle, atrocement drôle.