Seed par Cramazouk Hu Premier
Uwe Boll surtout connu pour ses nanards d'adaptations JV a fait quelques films bien différents et a de lourds projets à venir qui en font finalement un réalisateur à suivre.
Son Postal faisait déjà preuve d'une audace rare et reproduisait fidèlement l'humour potache et noir du jeu-vidéo éponyme.
Ici Seed donne dans le thriller. Le scénario tient sur quelques lignes, les acteurs sont affreusement mauvais, mais tout n'est pas à jeter bien au contraire. Boll fait preuve dans ce film d'une noirceur impressionnante.
La première scène du film par exemple est d'une horreur terrible. La caméra filme un écran de télévision où défilent de vraies images, celles de la torture et du dépeçage de chiens vivants (des images en provenance de Chine ?). Ce sera les images les plus marquantes du métrage, et parmi les plus dures que j'ai pu voir tout simplement. Un véritable choc.
Ces images sont visionnées par le personnage principal du film, un serial killer masqué assez proche visuellement et dans le concept de Mickael Myers (Halloween). Celui-ci sera capturé par la police et condamné à mort.
Mais son exécution ne se passe pas comme prévu et l'irresponsabilité de la police entrainera de nouveaux malheurs.
Seed comporte pas mal de plans gores assez réussis, ainsi qu'une scène d'anthologie (spoiler) :
Une quinquagénaire est frappée de dizaines de coups de marteau à la violence progressive. D'abord tourné avec une actrice, la scène va transiter vers l'usage d'images de synthèses par la suite, sans changement de plan ni transition visible. La tête de la victime va finir en une charpie indescriptible. Les images de synthèse sont très irréalistes et ont un aspect jeu-vidéo, mais la scène est tellement incroyable que le "What the fuck ?!" est difficile à retenir !
La fin du film témoigne également d'une très grande noirceur de la part de l'auteur, lui donnant à mes yeux (et à d'autres) un grand intérêt.
Uwe Boll a également réalisé Tunnel Rats, un film original sur la guerre du Vietnam, et on attend la sortie de plusieurs films dont Darfur, un film sur le conflit sanglant du Darfour, ou encore Rampage, dont le héros est un homme perpétrant un massacre urbain tout en portant une combinaison en kevlar de sa création. Ce dernier film s'annonce complètement fou et comme Postal à contrepied total de la morale établie.
Uwe Boll, plus qu'un simple réalisateur de nanards, a aussi un esprit riche en idées noires et audacieuses, et il est intéressant de passer outre ses erreurs cinématographies (si on peut les appeler des erreurs, il est fort probable qu'il ait réalisé ces nanards pour le plaisir d'en faire) pour découvrir son cinéma le plus personnel.