Adapté des populaires Histoires de fantômes de la lanterne pivoine (Kaidan Botan Duru) et connu sous d’autres titres comme « Immortal Love », « Hellish Love » ou « Erotic Bride from Hell », ce film décevra les amateurs purs et durs de viols ou bondage. D’autres devraient apprécier l’efficacité des images et des cadrages, la rigueur du montage, la qualité de la bande-son et la justesse du jeu des acteurs et la maîtrise d’ensemble du réalisateur. Les derniers succomberont à cette histoire mélodramatique à souhait, toute en retenue toute en beauté. Elle est certes sans surprise si ce n’est la présence des scènes d’amour dans ce type de récit mais qui donne toute sa force à ce conte traditionnel. Chûsei Sone a édulcoré le côté « horreur » du récit pour sublimer le rêve et le mélodrame. Il a également pu bénéficier d’acteurs et d’actrices justes dans leurs personnages leur apportant la profondeur nécessaire. On mentionnera Setsuko Ogawa (Otsuyu), peu connue en France malgré ses 23 films dont « Castle Orgies » et « Love Bandit Rat Man » dont la présence illumine l’image, mais aussi Hidemi Hara (19 films dont « Affair at Twilight » et « Night of the Felines » en femme du peuple avide et Miki Hayashi (54 films) qui a beaucoup tournée avec Kôji Wakamatsu, en méchante gouvernante. Peony Lantern Sex Story est un film classique qui dépasse le public traditionnel des pinkus et Chûsei Sone montre une nouvelle fois qu’il est un grand réalisateur capable de faire des chefs d’œuvre.