Entre dettes et loyautés familiales passent les saisons d’une ville en mutation. Éternelle sur le palimpseste des pierres, coule la rivière. C’est un très beau film qui évoque une peinture mêlant souvenirs, présent et avenir, également celle d’une famille sur trois générations déchirée entre la modernité et les traditions, que d’une ville Fuyang, en plein changement, en pleine reconstruction au sein même d’une Chine qui ne cesse de se transformer autant dans son contexte social qu’économique. Les temps sont difficiles pour cette famille de la classe moyenne (rivalités fraternelles , devoir quitter un logement qui va être rasé, prendre en charge une aïeule, éponger les dettes d’un frère, vouloir arranger un mariage pour sortir du surendettement). Pourtant c’est sans jugement et avec bienveillance que le cinéaste décrit les aléas transgénérationnels de cette famille et d’une jeunesse prise dans des conflits de loyauté. Il y a une certaine mélancolie et beaucoup de poésie dans cette œuvre puissante qui sublime ses paysages . Dans les transmissions faites d’une génération à l’autre, on définit le terme de loyauté pour décrire le lien résistant et profond unissant entre eux les membres d’une même famille, lien qui transcende tous leurs conflits.(ce sont des loyautés invisibles) Pour autant, dans cette histoire malgré la déliquescence du lien social, il semble que les liens familiaux restent un socle, malgré les difficultés.