Dans l’Amérique rurale, trois voyous sont en fuite après un braquage suivi d’un homicide. En voulant trouver refuge chez un vieux fermier solitaire, ce dernier s’attendait à les trouver sur son chemin et ne compte pas se laisser faire…
Œil pour œil et dent pour dent, avec Self Defense (1974), John Trent met en pratique la loi du Talion avec le vieil Adam Smith et ses principes de rédemptions religieuses, préférant se faire justice lui-même plutôt que d’attendre que justice soit faite. Ce qui séduit d’entrée de jeu avec cette petite Série B, c’est qu’elle nous entraîne là où l’on ne l’attend jamais. Vous pensiez voir un home invasion doublé d’un rape and revenge (ce qui fut mon cas), détrompez-vous, il n’en sera rien. Le réalisateur et ses scénaristes sont parvenus à transformer ce drame rural et à en casser les codes en inversant le rapport de force.
Et qui mieux qu’Ernest Borgnine pour camper ce vieux fermier en salopette, capable de se trimballer avec la Bible dans une main et un 22 Long Rifle dans l’autre. Il incarne à merveille ce grand-père qui, sous ses faux airs bienveillants, cache un
salaud de première (et visiblement porté sur les actes de tortures, avec ses deux clebs Peter & Paul).
Un vigilant movie qui cache bien son jeu (avec sa musique country et son sous-texte religieux), à mi-chemin entre Les Chiens de paille (1971) de Sam Peckinpah & La Dernière Maison sur la gauche (1972) de Wes Craven, le film se révèle particulièrement malsain et pervers alors que rien ne le laissait présager et c’est en ça que le film se révèle prodigieusement roublard et saisissant.
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