Danilo Caputo a grandi dans les Pouilles, une région restée chère à son cœur. Pas étonnant qu'il y ait situé son premier long-métrage, Sème le vent, qui évoque notamment la présence d'une énorme usine sidérurgique, le désastre écologique concomitant et le virus qui attaque et fait mourir les oliviers. Le film est un plaidoyer pour le respect de la nature, bien qu'il soit déjà trop tard, traité de manière poétique aussi bien que réaliste et romanesque. Si le film manque un peu de rythme, il révèle un véritable auteur qui n'a pas peur d'instaurer de lents moments de contemplation et qui a su créer un personnage très attachant de jeune femme qui, de retour au pays, s'oppose à son père pragmatique face à l'évolution des terres qu'il possède. On retrouve dans Sème le vent une thématique familière qui est celle de l'économie et de l'emploi qui prennent le pas sur l'environnement. "Mieux vaut mourir d'un cancer à 50 ans que de faim à 90" énonce ainsi l'un des personnages du film qui représente une population "polluée mentalement" dixit le réalisateur. Danilo Caputo ne va pas se faire que des amis avec un tel constat mais la démonstration cinématographique est convaincante malgré une léthargie occasionnelle dans le récit. C'est le genre de film où l'on trouve parfois le temps long mais qui, en définitive, laisse une véritable trace dans la mémoire. Sa belle facture, avec de jolies idées au passage (le "personnage" de la pie) n'est pas pour rien dans l'impression positive que laisse le film.

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le 20 oct. 2020

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