Comédien de second plan, dédaigné mais vaniteux, Sénéchal découvre, alors que la tournée de sa compagnie est annulée faute de public, qu'il fait illusion dans la vie réelle dans différents costumes de scène. D'abord le fait de quiproquos et de circonstances plutôt complaisantes, les impostures de Sénéchal deviennent volontaires et Sénéchal, par plaisir, s'amuse à tromper son monde en se travestissant et en usurpant des identités.
Le procédé, qui successivement de Fernandel
un légionnaire, un homme du monde, un clochard ou un gangster
relève quasiment du film à sketches. Fernandel frôle l'excès de cabotinage dans une comédie faite pour lui au mépris de toute vraisemblance. Car, conformémént au registre d'un certain genre de comédie de l'époque, où s'exerce en particulier le faiseur Jean Boyer, l'intrigue ne fonctionne qu'au moyen de grosses ficelles. On touche le fond du nanar et de l'infantilisme lorque Sénéchal, sur scène, triomphe enfin dans une prestation pourtant inepte. Alourdie par des jeux de mots calamiteux, la farce n'a précisément d'intérêt que pour cette désinvolture qui confine au style et qui, parfois, nous attache à cette forme de bouffonnerie populaire et joyeuse.