Les pestiférés de la société deviennent des zombies

Préquelle d'un Dernier Train pour Busan par le même réalisateur, Seoul Station se ressent clairement comme un film moins abouti que sa suite.

Une trame narrative tout ce qu'il y a de plus classique avec un virus zombie qui apparaît chez la classe sociale la plus méprisée qui soit : les sdf. C'est au travers de plusieurs personnages que l'on suit dans leur tentative de survie face à ce virus que l'on vit l'histoire depuis le début de l'épidémie avec le patient zéro.

Si Dernier Train pour Busan était une belle surprise et offrait un résultat merveilleusement équilibré alliant humour, émotion et action desservie par une mise en scène efficace, Seoul Station est quand à lui malheureusement plus inégal et moins marquant dans ce qu'il nous offre.

Si le but n'est pas de faire une comparaison entre ces 2 films, il faut avouer qu'il est difficile d'y résister tant celui ci paraît inférieur en tout point à son successeur.

L'animation en premier lieu peut être un peu déroutante au niveau des personnages, on s'y habitue malgré tout et cela confère une certaine personnalité à l'ensemble. En effet le film ne dispose pas d'un budget immense ce qui le restreint nécessairement d'un point de vue technique. L'action est néanmoins dynamique et le rythme permet de nous maintenir intéressé du début à la fin.
Les personnages ne sont pas attachants ainsi leur devenir nous importe finalement bien peu, le lien émotionnel n'est pas là et l'ensemble est froid, comme le corps des zombies.
C'est un aspect relativement problématique dans un film ou la vie de ces derniers est en jeu.
Quelques tentatives d'humour se font à de rares occasions mais de manière peu perceptible et peu fréquente.

Comme dans tout film de zombies qui se respecte, il y a un propos social derrière ces corps mangeurs d'hommes : l'individualité et le mépris des classes sociales lésées est largement mis en avant et ce, dès la scène d'ouverture ou l'on voit 2 jeunes qui aperçoivent un homme blessé, l'un d'eux considère le fait de l'aider avant de réaliser qu'il s'agit d'un sdf, quelqu'un qui ne mérite donc pas cette aide, il se ravisse donc immédiatement. L'infection commençant dans la station, les SDF ne sont pas pris au sérieux immédiatement lorsqu'ils tentent d'avertir les autres de ce qu'ils se passent, ils sont ignorés, ce n'est qu'une fois zombies qu'ils deviennent visibles aux yeux des autres. La société humaine est ainsi mise à mal dans ce qu'elle renvoie de plus sombre.

Malgré des qualités évidentes, Seoul Station ne se démarque pas assez dans ce qu'il propose et reste dispensable mais est suffisamment divertissant pour offrir un petit film de zombie qui n'est pas à jeter.